Les mutations économiques et financières que connait la Tunisie poussent à une diversification de plus en plus significative des offres de produits et services bancaires à la fois pour l'accompagnement de l'investisseur tunisien sur le marché national et international, que pour le client particulier devenu lui aussi de plus en plus aguerri sur la qualité des services rendus, les commissions prélevées et les produits/services mis à sa disposition. Face aux nouvelles exigences de leur clientèle «particulier » mais aussi Entreprises qui ont besoin de leur soutien pour leur développement sur leur propre territoire et hors frontières, les institutions financières n'ont d'autres choix que de reconsidérer leurs stratégies. En effet, finit l'ère des banques classiques de dépôt. Fidélisation, segmentation, packaging, productivité, gestion des flux… sont autant de nouvelles notions qui poussent les banques à redéployer leurs moyens humain et matériel pour consolider et conquérir davantage de part de marché. Les banques, jadis spécialisées, ont élargi, depuis quelques années, leur périmètre d'action en diversifiant leurs activités (promulgation de la loi n° 2001-0065 relative aux établissements de crédit mettant fin au cloisonnement entre banques de développement et banques de dépôts). De fusion, privatisation, le secteur a connu ces dernières années, des mutations importantes. A cela, s'ajoutent les encouragements de l'Etat, soutien de la BCT : tous les moyens sont mis à la disposition des institutions financières pour-être en harmonie avec les pratiques bancaires internationales.A ce jour, le paysage financier tunisien compte une vingtaine de banques à forte majorité privées ou à capital mixte. Toutefois, les banques publiques jouent un rôle prépondérant dans le financement de l'économie nationale, en atteste la création, en 2005, de la Banque de financement des PME. Malgré le dynamisme du secteur bancaire, il ait un fait paradoxal : l'éparpillement des banques. En effet, face à l'ouverture de l'économie tunisienne qui atteindra son apogée avec la convertibilité totale du dinar, grâce à la stabilité politique et sociale du pays (en atteste la notation A – avec perspectives stables attribuée par l'agence de notation financière japonaise «Rating and Invesment Information»- R&I), de par sa proximité géographique avec l'Europe mais aussi parce que les pays émergents, comme le nôtre, sont un attrait pour les institutions financières étrangères, et pour les IDE, autant de raisons qui doivent pousser nos banques à consolider leur assise financière. Pendant longtemps, les préoccupations des banques à court et moyen terme se situaient plus dans la recherche de la proximité avec le client, sachant que le Produit Net Bancaire est généré majoritairement par le réseau, que dans le développement des autres revenus (hors marge d'intérêt) tels que les commissions sur les opérations bancaires, les revenus de l'activité de change, les revenus nets sur les participations titres …. La Tunisie, est certes un petit pays par la taille, mais il se donne les moyens de réaliser ses ambitions. En atteste le programme du Présiobjectif national, qui est de faire de la Tunisie un pôle régional de services financiers pouvant contribuer à drainer les investissements et à renforcer l'efficacité de l'économie nationale dans son environnement extérieur. Cela nécessite d'oeuvrer, au cours de la prochaine étape, à renforcer l'assise financière du secteur et à développer des services bancaires d'un niveau conforme aux standards internationaux ». Parmi les objectifs assignés pour garantir cette réussite figure un point important et qui porte sur «la création d'un pôle bancaire public Tunisie Holding sous la forme d'une société financière regroupant toutes banques publiques et qui mettrait en place une stratégie intégrée pour intervenir dans le financement de l'économie». Il s'agit de créer un groupement d'intérêt économique qui coordonne les activités des trois banques publiques (système d'information, placement, accompagnement à l'international…). Cela suppose une amélioration de la compétitivité de l'offre bancaire grâce à l'effet de taille. Cette concentration de banques est susceptible d'améliorer les prestations bancaires au même niveau que la concurrence internationale qui est entrain de s'introduire sur le marché tunisien et permettra à nos investisseurs de s'élargir vers les pays mitoyens. Signalons, par ailleurs, qu'un protocole d'accord pour créer une puissante plate-forme bancaire dans la région de la Méditerranée, a été signé le 31 janvier Maroc), Fransabank (Liban), Groupe Caisse d'Epargne (France), Groupe Intesa Sanpaolo (Italie), Agence Française de Développement (AFD - France) et la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Ses principaux projets sont : les transferts financiers des migrants, les produits bancaires, d'assurances et immobiliers, le support et l'assistance des PME et le financement des grands projets d'infrastructure. En Tunisie, l'Etat a toujours été à la base de projets structurants pour l'économie. La privatisation banques étatiques, son poids dans le développement de l'économie est incontestable. Mais le Président, toujours soucieux de faire bénéficier tous les acteurs de l'économie de dire, juste à la suite de l'idée de la création de Tunisie Holding : « en encourageant par ailleurs, les banques privées à adopter cette même démarche ». Alors nous disons aux banques privées : un pôle bancaire privé, pourquoi pas ? Mais surtout : à quand ?