La reprise de la croissance mondiale se confirme La croissance mondiale semble retrouver en cette fin année ses couleurs et les derniers indicateurs laissent penser que la crise financière qui a secoué depuis 2007 l'ensemble des économies de la planète est en train de s'apaiser, laissant la récession derrière nous, faisant que les principales économies affectées commencent à sortir la tête de l'eau. De toute évidence, un sentier de reprise, certes lent mais réel, se dessine jour après jour, tant les différentes politiques économique, monétaire et financière mises en œuvre par les instances internationales et les diverses économies influentes de la sphère mondiale commencent à produire un effet positif reflété dans un premier temps par l'arrêt de la récession. A elle seule, la zone euro, principal partenaire économique de la Tunisie, retrouve son niveau de croissance de 2007. On est d'ailleurs en droit d'estimer que 2010 serait l'année du décollage de la croissance mondiale et ce, en dépit de la subsistance de plusieurs hypothèques qui continuent à peser lourdement sur la reprise. Dans ce contexte, le diagnostic de l'Institut d'Emission sur la situation de l'économie mondiale est toujours recherché avec féru par les analystes aussi bien à l'échelle nationale qu'externe. La récente brève fournie à cet effet, du reste laconique, par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a été dans le cadre du dernier Conseil d'administration tenue le 26 novembre 2009 qui, passant en revue l'évolution de la conjoncture économique et financière à l'échelle mondiale, a en particulier noté que l'environnement international a été marqué, au cours du mois de novembre 2009, par la poursuite de l'apparition d'indicateurs qui confirment la reprise de l'activité économique dans la majorité des pays industrialisés et l'amélioration de son rythme dans les pays émergents, notamment ceux asiatiques. Les conseillers de l'Institut d'Emission ont toutefois observé que les instances financières mondiales ont continué à insister sur la nécessité de poursuivre les plans de relance et de soutien financier jusqu'au retour de l'économie mondiale à son rythme de croissance habituel, ainsi que d'engager les préparatifs et la programmation judicieuse pour retirer les mesures exceptionnelles prises au cours de la crise et rétablir les équilibres financiers et monétaires. En outre, les marchés des changes ont connu un accroissement de la demande sur les devises les plus rentables et les indices des principales bourses mondiales se sont améliorés. Egalement, les prix de la plupart des produits de base ont augmenté.
Poursuite des retombées négatives de la crise financière mondiale Il faut dire que le périodique de conjoncture de la Banque Centrale de Tunisie donne de plus amples détails sur l'évolution de la conjoncture mondiale. Opportunément, le dernier en date aborde l'économie mondiale et ses développements au cours des neuf premiers mois de l'exercice en cours. En particulier, il révèle que l'environnement international a été marqué, jusqu'au mois de septembre 2009, par la récurrence des indices confirmant le début de la reprise de l'économie mondiale et ce, grâce aux interventions sans précédent et concertées des gouvernements et des banques centrales, notamment dans les pays industrialisés et émergents et égale-ment les organisations internationales, afin de relancer l'activité économique et sortir de la récession. Aussi, l'amélioration des perspectives économiques et le repli du taux de change du dollar ont-ils amené les investisseurs à s'orienter vers les marchés des produits de base, ce qui a abouti à la hausse des cours de certains produits, en particulier le pétrole brut dont les cours ont dépassé le seuil des 70 dollars le baril à la mi-septembre. Des actions concertées pour contrer la crise Passant en revue les derniers faits saillants de la crise économique et financière mondiale, le bulletin de conjoncture relève que la communauté internationale a affirmé la nécessité de poursuivre les programmes de relance financière et l'introduction des réformes nécessaires sur le système financier mondial. Dans ce contexte, le FMI a réduit de 600 milliards de dollars ses prévisions quant aux pertes des institutions financières, les ramenant à 3.400 milliards de dollars. Ceci est dû aux efforts fournis par les gouvernements et les banques centrales pour faire face à la crise et, également, à l'apparition de signes de stabilisation de l'économie mondiale. En outre, le Royaume-Uni et la France ont mis en place une ligne de crédit de 4 milliards de dollars, soit 2 milliards pour chacun des deux pays, afin d'aider les pays pauvres, particulièrement africains, pour faire face aux retombées de la crise financière. Le FMI se chargera de la gestion de ces fonds. De leur coté, les principaux pays émergents (le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine) ont décidé de mobiliser une enveloppe de 80 milliards de dollars (dont 50 milliards pour la Chine) pour renforcer les ressources du FMI et ce, sous forme de souscriptions des obligations émises par le Fonds. Sur un autre plan, la faillite des banques aux Etats-Unis d'Amérique s'est poursuivie pour toucher une centaine de banques, depuis le début de l'année et jusqu'à la fin du mois de septembre.
Le FMI réduit ses prévisions de la croissance mondiale Le FMI a réduit ses estimations quant au taux de la récession économique mondiale en 2009 de 1,4% à 1,1%, et ce, particulièrement, suite à la baisse prévue du rythme de la récession dans les pays industrialisés (-3,4% contre -3,8% selon les estimations du mois de juillet), notamment la Zone- Euro (-4,2% contre -4,8%), en particulier l'Allemagne (-5,3% contre -6,2%) et la France (-2,4% contre -3%), mais également le Japon (-5,4% contre -6%) ; sachant que les Etats-Unis vont connaître une récession de 2,7%, contre de précédentes estimations de -2,6%. Les pays émergents et en développement devront conserver une croissance positive de 1,7% au cours de 2009, contre des estimations initiales de 1,5%. En particulier, le taux de croissance prévu en Chine a été révisé à la hausse (8,5% contre 7,5% lors des précédentes estimations).
Le chômage persiste Malgré la récurrence des indices affirmant la progression du rythme de l'activité économique, notamment dans les pays industrialisés, la situation de l'emploi dans ces pays ne s'est pas améliorée. En effet, la hausse des taux de chômage s'est poursuivie dans ces pays pour atteindre, notamment 9,8% aux Etats-Unis au mois de septembre 2009 contre 9,7% le mois précédent et 9,6% dans la Zone-Euro en août contre 9,5%, un mois auparavant.
Le marché mondial des produits de base poursuit sa tendance haussière En ce qui concerne le marché mondial des produits de base, les conjoncturistes de la BCT indiquent que depuis l'été dernier, il a été marqué par la tendance haussière des cours de la plupart des produits, en relation, notamment, avec l'amélioration des perspectives économiques mondiales et l'optimisme des investisseurs, outre la baisse du taux de change du dollar américain. Concernant les prix du pétrole brut, ils ont dépassé le niveau de 72 dollars le baril à la mi-septembre 2009, en raison notamment, de la vigueur de la demande mondiale et de la baisse du niveau des stocks aux Etats-Unis. En effet, les prix ont atteint, au terme du même mois, 69,07 dollars le baril pour le Brent et 70,61 le baril pour le léger américain contre, respectivement, 67,73 dollars et 68,05 dollars, au début du mois. En outre, la BCT souligne que la hausse des prix a intéressé la plupart des autres produits, comme certains produits alimentaires, à l'instar du sucre (+96,4% le 30 septembre 2009, par rapport à la fin de l'année précédente), mais également les produits industriels, comme le coton (+39,9%) et les métaux, plus particulièrement le zinc (+70,8%) et le cuivre (+111,5%). L'inflation: Baisse des prix en termes de glissement annuel Les monétaristes de l'Institut d'Emission abordent également le chapitre de l'inflation et soulignent que le repli des prix à la consommation s'est poursuivi, notamment dans les pays industrialisés, en raison particulièrement de la faiblesse de la consommation des ménages. En termes de glissement annuel, les prix ont baissé au mois de septembre 2009 de 1,3% aux Etats-Unis contre -1,5%le mois précédent, 0,3% dans la Zone Euro contre -0,2%, et- 2,2 % au Japon et ce, pour le troisième mois consécutif.
Marchés des changes: Le duel euro-dollar s'enflamme Le taux de change de l'euro a dépassé le seuil de 1,48 dollar le 23 septembre 2009, bénéficiant de l'optimisme des investisseurs quant aux perspectives économiques et leur manque d'attraction pour les monnaies refuges, à l'instar du dollar qui a été influencé par la volonté de la Réserve Fédérale de conserver un taux directeur presque nul, pour une longue durée. Le taux de change de la monnaie unique a atteint 1,4643 dollar au terme du mois de septembre contre 1,4342 à la fin du mois d'août.
Les bourses internationales: La volatilité des indices perdure Enfin, le périodique de conjoncture de la BCT affirme que la volatilité des indices des principales bourses internationales s'est poursuivie, mais avec une tendance à la hausse, en relation avec la récurrence des indicateurs affirmant la reprise économique mondiale et, également, avec des prévisions qui tablent sur l'amélioration des résultats des plus grands groupes d'entreprises mondiales. En particulier, la hausse a atteint au terme du mois de septembre 2009 et en comparaison avec la fin de l'année précédente, 10,7% pour l'indice Dow Jones, 14,4% pour le Nikkei et 17,9% pour le Cac 40. En revanche, la hausse a atteint 34,6% pour l'indice Nasdaq.