Un indice général au plus haut, des introductions en série,… Alors que d'autres places régionales ont terminé l'année sur une note d'incertitude, celle de Tunis surfe sur une vague de sérénité. En effet, elle a réalisé en 2009 sa plus grande performance depuis une décennie. Son principal indice a réalisé une hausse exceptionnelle de 48,4%. La contribution de la bourse dans le financement de la FBCF (Formation Brute du capital Fixe) a atteint plus de 12% contre 8,3% en 2008. Dans la parade des performances, certaines sociétés cotées ont décroché le jackpot avec en tête la Société tunisienne de verrerie Sotuver (+ 382,6%). Depuis le début de l'année, son cours a été multiplié par cinq. Au total, six valeurs ont réalisé une croissance supérieure à 100% et plus d'une dizaine de valeurs, une croissance supérieure à 50%. A côté du volet spéculatif sur certaines valeurs, la solidité des fondamentaux, les bons résultats affichés par les sociétés cotées, les introductions réalisées et l'effet d'annonce sur celles à venir ainsi que le regain de confiance des petits porteurs sont à l'origine de cette embellie. Autre fait notoire en 2009, la dynamique d'introduction. Bon nombre de sociétés semblent avoir pris goût au jeu de la bourse. L'année dernière a été marquée par une dynamique certaine au niveau des introductions avec l'inscription de plusieurs sociétés à la cote : «Les ciments de Bizerte» sur le compartiment principal. Une opération qui a mobilisé un montant de 101,3 millions de dinars Tunisiens (76,3 millions de dollars US), le plus grand montant jamais drainé sur la place. Autre introduction, celle de la société Servicom (infrastructure des communications et équipements de climatisation) au marché alternatif. Et le meilleur est à venir, assurent les responsables de la bourse. Pour l'année 2010, 8 nouvelles entreprises devront emboîter le pas à toutes celles déjà sur place. Certaines sont bien engagées telle la société de réassurance Tunis Ré, la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN) ou encore les assurances Salim. A côté des émissions en actions, le marché obligataire est resté actif. En effet, l'émission d'emprunt obligataire reste incontestablement le mode de financement le plus apprécié par des émetteurs. Pour sa part, le marché des TCN (Titres de créances négociables) a connu un affairement spécifique avec 21 emprunts obligataires admis à la cote représentant un montant global de 485 MDT. Côté réglementation, plusieurs avancées ont été réalisées. L'année 2009 a été marquée par la mise en place du Fonds de garantie clientèle, par l'amendement de la loi relative à la relance du marché financier, par la promulgation du code de prestation des services aux non-résidents, par la mise en place de nouveaux indices sectoriels et par l'allongement de l'horaire de cotation. Tout au long de ces dernières années, la Bourse a constitué un levier de croissance pour les sociétés cotées, quelque soit leur taille, big ou small cap. Elle leur a ainsi permis de mobiliser de l'épargne. Les différentes émissions des titres par les sociétés cotées (actions et obligations) en témoignent. Chiffres à l'appui, les émissions ont atteint, début décembre 2009, 864 millions de dinars (654 millions de dollars US ) contre 664 millions de dinars en 2008. Pour ces sociétés, un seul mot d'ordre: le financement via la Bourse pour des projets d'investissements. Aussi, côté placement de l'épargne, le club des investisseurs réguliers s'est élargi et la Bourse des valeurs est devenue une destination privilégiée à l'épargne.
Côté perspectives, l'état major de la bourse mise sur une année encore plus prospère. A la clé l'inscription à la cote de big caps, le renforcement de la contribution de la bourse au financement de l'économie. S'ajoutent l'amélioration de la liquidité et l'accompagnement du programme présidentiel (2009-2014) qui table sur l'introduction en bourse de 30 nouvelles entreprises.