Selon la plupart des analystes, l'éruption du volcan islandais risque d'avoir des effets très néfastes sur l'économie mondiale, essentiellement l'économie européenne, et plus particulièrement nord-européenne, c'est-à-dire celle de la partie la plus riche du Vieux Continent (G-B, Scandinavie, Allemagne, Benelux et Nord de la France). Certes, cette idée est battue en brèche par d'autres analystes qui soutiennent que ces effets seront rapidement compensés par des contre-effets positifs. Exemple: les millions de touristes qui ont pâti de la fermeture des aéroports reporteront leurs voyages à une autre période de la saison touristique. D'autant que le mois d'avril enregistre souvent une baisse de l'activité touristique avant la grande ruée estivale. N'empêche: l'économie mondiale s'en ressentira certainement, car cette catastrophe survient à un moment où le monde entier n'a pas encore réussi à surmonter la crise économico-financière et à remettre le pied à l'étrier dans ce domaine. Mais il y a un pays qui est en train de payer un tribut non pas sous forme d'espèces sonnantes et trébuchantes, mais par une atteinte portée aux plis les plus profonds de son identité historico-politique. L'on sait qu'un pan de plusieurs siècles de l'histoire de la Pologne porte les stigmates d'une grande souffrance. Coincée entre deux grandes puissances, la puissance germanique et la puissance russe, ce pays a été l'objet de plusieurs partages territoriaux au profit de l'un ou de l'autre de ses voisins. Le dernier de ces partages eut lieu pendant la deuxième guerre mondiale par le biais d'un pacte germano-soviétique. Staline en profita pour massacrer dans la forêt de Katin l'élite de l'armée polonaise (29.000 officiers et sous-officiers). En commémorant cette affreuse tuerie l'élite militaro-politique a disparu dans un accident d'avion. Non content d'avoir porté un nouveau coup dur à cette nation déjà blessée dans sa chair vive, ce sort s'est encore acharné sur elle pour lui donner le coup de grâce en l'empêchant d'associer les dirigeants de la planète à son deuil, dirigeants pris en otages par le nuage mortel émis par le volcan. Une nouvelle fois la Pologne crucifiée!