Jacques Vergès, l'une des personnalités les plus fascinantes, a été l'invité de l'émission «Ness Nessma» à la chaîne maghrébine «Nessma T.V.». Ce militant anticolonialiste, défenseur des causes extrêmes a su occuper une position de vedette tout au long des dernières décennies sur la scène politico-médiatique française et internationale. A l'âge de 12 ans déjà, il participe avec son frère à un grand défilé du Front Populaire. Sa jeunesse a été l'occasion de fréquenter de futurs grands dirigeants. Il a été scolarisé dans la même classe que Raymon Barre à qui il a disputait la place du premier. A 16 ans, il obtient son bac et s'oriente vers les études universitaires en Droit. Il quitte la Réunion à 17 ans pour s'engager à la Résistance en 1941, puis passe à l'Angleterre pour s'engager dans les F.F. Libres le 22 janvier 1943. Maintes fois médaillé. L'Avocat français des causes justes (à son avis au moins), a su bien tisser des rapports de solidarité avec le Maghreb Arabe et surtout l'Algérie. A l'indépendance de cette dernière, il fonde une revue tiers-mondiste financée par le FLN. Il rencontre Mao-Tsé-Tong en mars 1963 et se rallie très rapidement à ses thèses. En septembre 1963, il créé une nouvelle revue intitulée «Révolution», le premier journal maoïste en France. En 1965, la destitution de Ben Bella permet à Jacques Vergès de rentrer en Algérie. Il met fin à la revue «Révolution». Il est avocat jusqu'en 1970 en Algérie. Cependant, une énigme planait toujours sur l'itinéraire professionnel du Maître Jacques Vergès. Où est-il passé de 1970 à 1978? Une période où il s'est dissipé complètement et ne donnait aucun signe de vie ?
Problème financier ou affaire de Mossad? Dans le documentaire, «L'Avocat de la terreur», de Barbet Shroeder, Vergès reconnaît avoir été ponctuellement présent à Paris de manière clandestine. Le cinéaste retient également la thèse d'un problème financier personnel comme seule cause de disparition. S'agit-il tout autrement d'une affaire de menace du Mossad pour avoir défend la cause palestinienne. Malgré ces nuage, le célèbre avocat de la grande militante algérienne «Jamila Bouhired» et dernièrement de la non moins retentissante affaire «Amor Raddod», il a été magistralement lucide du côté savoir et écriture. Il est même florilège. Ses publications vont de «De la stratégie judiciaire», Ed. Minuit, 1968 à «Lettre ouverte à des Amis devenus tortionnaires», sorti le 28 octobre 1993, en passant par «Beauté de crime», Plon, Paris 1988.
Eclaircissements… Quelques minutes après avoir boudé mon article, et demeurant en état d'assoiffé à un complément d'informations sur cette énième épisode de Ness Nessma, avec un invité de grosse pointure, c'est M. Moez Sinaoui, Directeur de Communication de Nessma TV qui me rejoint sur mon portable. Voilà les réponses à cette faim «bidogique» pour tout journaliste qui respecte son métier. Loin de ces copié-collés qui remplissent les pages de journaux de la place. Voilà ces grandes questions soulevés à Jacques Vergès par l'animateur Faouaz: 1) Pourquoi Vergès n'a pas soutenu Saddam Hussein? 2) Quels rapports a-t-il tissés avec Bouteflika, actuel Président de l'Algérie? 3) Et-ce qu'il est prêt à défendre le célèbre chef de file des prisonniers palestiniens, Marwan Barghouthi? Pour les retardataires, ils ne peuvent rater les réponses, puisque l'émission sera rediffusée aujourd'hui matin.