Avec pour affiche «Innovation et respect de la propriété intellectuelle», Karthago Le Palace Hôtel à Gammarth a abrité, hier, un séminaire orchestré par l'Organisation Arabe des Technologies de l'Information et de la Communication (AICTO). L'événement a enregistré la présence de nombreuses figures marquantes et à leur tête M. Mohamed Naceur Ammar, ministre des Technologies de la Communication. L'événement a été marqué par la signature d'une convention à haute valeur ajoutée entre l'AICTO et l'Association des Standards de l'Institut d'Ingénierie de l'Electricité et de l'Electronique (IEEE). «L'Expert», comme d'habitude, a été au rendez-vous pour recueillir d'amples informations sur cette convention stratégique. Bilel Jamoussi, Chef de Département, Etudes Télécommunication à l'Union Internationale des Télécommunications ● Sur quoi porte la convention signée entre l'AICTO et l'IEEE? ○ La convention permet aux Etats membres de l'AICTO d'adopter les normes internationales développées par les IEEE et qui sont de l'ordre de 1.000 normes. Outre l'utilisation et la traduction de ces normes en arabe, les Etats membres de l'AICTO auront la possibilité de déchiffrer les composantes technologiques de ces normes. ● Ces normes seront-elles accessibles d'une manière gratuite? ○ Normalement, pour accéder à ces normes portant sur la propriété intellectuelle dans leur totalité, on devrait avoir un abonnement très cher, mais à travers cette convention, l'accès à ces normes là devient gratuit aux pays membres de l'AICTO ● A votre avis, la Tunisie a-t-elle franchi d'importants pas sur la voie de la lutte contre la contrefaçon et le piratage? ○ La Tunisie a fait des pas très importants dans la lutte de la contrefaçon et pour la protection de l'innovation technologique. Lorsqu'un pays passe d'un consommateur d'idées à un innovateur d'idées automatiquement, il y a une volonté de protéger ces idées et c'est dans ce sens-là que va la stratégie de notre pays. A ce niveau-là, je dirais qu'avec une telle démarche, la transition vers la baisse de la contrefaçon s'accélère d'un jour à l'autre en Tunisie.
Mme Khédija Ghariani, Secrétaire Général de l'AICTO
L'IPEEE est un partenaire stratégique. C'est l'une des plus grandes associations au monde. L'organisation rassemble pratiquement les grandes firmes actives dans le domaine technologique. Parmi elles, figurent IBM, Intel Microsoft et autres. Unique en son genre, l'IPEEE s'occupe de tout ce qui est normes et innovation technologique. D'ailleurs, son parcours riche en succès en est un évident témoignage. L'introduction du réseau Wifi dans le monde de l'informatique a été l'un des succès de cette association de qualité.
M. Laurent Masson, Vice-président Microsoft-Moyen-Orient Afrique
● A quel genre de stratégie Microsoft a recours pour lutter contre le piratage? ○ En termes de stratégie, il n'y a pas une seule méthode pour pouvoir lutter contre ce fléau. On adopte en Tunisie, comme dans d'autres pays, une stratégie basée sur différents éléments. Le premier c'est qu'on travaille avec les pays sur la législation permettant de cerner le problème de la contrefaçon. Deuxième point, c'est qu'on est beaucoup impliqué dans la sensibilisation du public. Le troisième point concerne la mise en application. Cela implique d'établir des contentieux dans certains pays contre des gens qui fraudent et qui utilisent d'une façon illégale des logiciels piratés. C'est sur ces trois axes majeurs qu'on base notre stratégie. ● Microsoft a-t-elle été victime aussi de fraude? Pouvez-vous nous en parler? ○ Dès qu'il y a contrefaçon, on est victime. Nous sommes une société qui crée la propriété intellectuelle. La valeur première de Microsoft c'est son capital intellectuel. On ne fabrique rien. C'est vrai qu'on a fabriqué quelques machines pour faire des jeux, mais le gros de notre production, c'est la ligne de code et les logiciels. Chaque (année et là ce n'est pas propre à Microsoft, mais l'industrie logicielle d'une façon générale), il y a un manque à gagner qui se chiffre à 54 milliards de dollars. ● Un hacker russe vient de solder des comptes Facebook à prix bas. Cette fraude a coûté très cher à ce célèbre réseau social? En dépit des efforts gigantesques, la contrefaçon existe encore. Peut-on dire qu'il reste beaucoup à faire pour contrecarrer «cette épidémie»? ○ La contrefaçon représente aujourd'hui un véritable risque. Malgré la multiplication des initiatives, il reste beaucoup à faire. Quand on parle de hacker, il faut savoir qu'à chaque fois qu'on utilise un logiciel piraté sur un ordinateur, on expose des données personnelles, des données des entreprises et des données financières à ces hackers. Par ailleurs, la qualité des produits contrefaits est moins inférieure que ceux authentifiés. Cela crée un vrai risque aux entreprises.