Dès qu'un automobiliste trébuche dans une ornière, la première chose contre laquelle il fulmine, ce sont les services de la municipalité du coin, chargés de l'entretien de la chaussée. Dès qu'une ruelle est plongée dans le noir par une nuit sans lune, c'est sur les proposés à l'éclairage public que les habitants déversent leurs récriminations. Dès qu'un promeneur se propose de s'oxygéner et qu'il s'aperçoit que l'espace vert, objet de sa randonnée, n'est qu'un parterre d'herbes jaunies, atteint de la teigne, c'est la mairie qu'il montre du doigt, l'accusant du crime de lèse-nature. Mais ne multiplions pas les exemples! Ce sont là des réactions que tout un chacun peut enregistrer à longueur de journée. Réactions justifiées? Certains diront que la municipalité a bon dos. Et qu'on lui fait endosser sans trop y réfléchir tous ces petits pépins qui empoisonnent l'existence du citoyen. Mais ce dernier a sa part de responsabilité. Il y contribue, lui aussi, en se débarrassant des ordures n'importe où, en se moquant des règles du stationnement automobile, en foulant les pelouses au risque de les transformer en des terrains vagues, en participant à la fiesta sonore des nuits estivales, etc. La réalité n'est donc pas aussi simple qu'on le croie. L'équation qui lie le citoyen à son édile fait de l'action municipale un chemin de croix. Un chemin d'autant plus aventureux que l'habitant renâcle parfois à s'acquitter de la taxe municipale au moment voulu, mettant à mal les fonds de subsistance dont la mairie a besoin. La tâche qui attend les conseillers n'est donc pas de tout repos. Développement local, amélioration de la qualité de vie, promotion des techniques de gestion communale, sauvegarde de l'environnement, préservation des acquis, consécration sur le terrain de la citoyenneté, écoute des préoccupations du citoyen, respect de la loi et de la transparence, mise en valeur des réussites enregistrées par la Tunisie, réponse aux attentes des jeunes tout cela constitue un programme copieux qui requiert un profond engagement!