Dans ce numéro, «l'Expert» a choisi de vous expliciter le terme externalisation et de mettre en lumière ses avantages, en ayant recours à des spécialistes tels que M. Haythem Elmir, ANSI et en se basant sur des informations recueillies auprès du site Externaliser. Net. *Trois questions à… M. Haythem Elmir, Agence Nationale de la Sécurité Informatique *Qu'est-ce qu'une externalisation en sécurité informatique? En fait, l'externalisation consiste à confier à un prestataire extérieur à l'entreprise, spécialisé dans l'assurance de la sécurité informatique, tout ou partie d'une activité, stratégique ou non, qui jusqu'alors était réalisée en interne. Si les efforts déployés par les employés de l'entreprise elle-même n'aboutissent pas à des résultats satisfaisants en matière de sécurité informatique ou encore si la société ne dispose pas d'un service, spécialisé dans la sécurité informatique, l'entreprise concernée a recours a une autre privée active dans ce domaine. *Quels sont les apports de cette externalisation? L'entreprise qui a recours à ce genre de service gagne en termes du coût et de qualité. En effet, la société concernée, payera beaucoup moins le service rendu par les entreprises spécialisées dans l'externalisation des services en informatique que celui fourni par les employés internes. Dans cette optique, l'externalisation d'une activité auparavant réalisée en interne débouche généralement sur une économie financière. L'entreprise se décharge donc du salaire. Sur un autre volet, le service fourni sera sûrement de meilleure qualité parce qu'il sera rendu par une entreprise beaucoup plus spécialisée dans le domaine de la sécurité informatique que d'autres. A titre d'exemple, si une banque compte assurer la partie protection des données, elle demandera à des spécialistes ou encore a des experts pour l'accomplissement de cette mission. *Pensez-vous que l'externalisation commence à gagner du terrain auprès du public tunisien? En fait le concept externalisation a fait son chemin dans notre pays depuis des années. Beaucoup d'activités telles que l'audit, s'inscrivent en force dans le contexte externalisation. Maintenant la tendance s'oriente de plus en plus vers de nouveaux services d'externalisation tels que le Cloud Computing. Ce concept là commence à gagner du terrain auprès du public tunisien. Pour conforter la nouvelle stratégie focalisée sur l'externalisation des services en informatique, il y a une tendance à créer de nouveaux créneaux et de monter des boites privées spécialisés dans le domaine de l'externalisation informatique comme le Monitoring. A noter: *Ne pas confondre externalisation avec : • Sous-traitance Ces deux notions, bien que différentes, sont fréquemment confondues. On parle d'externalisation lorsque l'activité externalisée était auparavant réalisée en interne. Dans une opération de sous-traitance, le sous-traitant utilise ses propres ressources, alors qu'en externalisant, l'entreprise externalisatrice peut apporter à son prestataire, ses méthodes, ses outils et même ses salariés. Enfin, on parle plus généralement de sous-traitance lorsque la démarche est axée sur les produits et plutôt d'externalisation lorsque la démarche est axée sur la fonction. Exemple: une entreprise automobile sous-traitera la fabrication d'une pièce et externalisera la gestion de son système informatique. • Délocalisation Délocaliser consiste à exporter tout ou partie d'une activité vers une entité située à l'étranger et appartenant à la société mère. On parle de filiale étrangère. Dans une opération d'externalisation, le prestataire reste indépendant. • Outsourcing offshore L'outsourcing offshore est une forme d'externalisation qui consiste à confier à un prestataire extérieur situé à l'étranger tout ou partie d'une activité non stratégique. Les centres d'appels (call-centers) et les services informatiques sont souvent externalisés en offshore. Le développement en offshore consiste avant tout à aller chercher des compétences étrangères moins coûteuses que sur le marché national. Le Cloud Computing impose sa poigne de fer Selon Wikipedia, en 2009, moins de 10% des entreprises interrogées mentionnent recourir déjà à des services de cloud computing dans le domaine de l'hébergement de leurs infrastructures et applications informatiques. D'ici 2011 et au-delà, les entreprises devraient porter un intérêt de plus en plus soutenu à ces services puisque, selon le type de cloud computing envisagé (privé interne, privé externe ou public), elles devraient être entre une sur deux et une sur trois à y recourir. La tendance semble néanmoins en faveur des clouds privés internes même si les entreprises ne se limitent pas obligatoirement à ces services et devraient sans aucun doute combiner les solutions entre elles. Certes, assurer la confidentialité des données et externaliser les services en sécurité informatique n'est pas une mission facile. Espérons bien que ces nouveaux services seront de bons augures pour les entreprises tunisiennes.