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Le pari sur le capital humain...La valeur n'est plus exclusive à l'argent
Publié dans L'expert le 13 - 09 - 2010

Depuis des années l'investissement dans l'homme, seule richesse durable, était l'axe stratégique de notre politique de développement. Dans ce cadre, nous affirmons que jamais la question du développement humain, dans sa globalité, n'a eu un aussi grand intérêt. C'est même un des points les plus importants du programme présidentiel « ensemble relevons les défis ». Le développement humain dans le monde est mesuré par un indice composite établi par le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD). A ce niveau le classement de la Tunisie (98ème) n'est pas à la hauteur des efforts consentis à cause de quelques sous indicateurs qui méritent un intérêt encore plus important.
Un indice controversé
Afin de mesurer le développement humain dans le monde, le PNUD a mis en place depuis 1990 cet indice composite. La création de cet indice vient répondre aux limites de mesure de développement des pays seulement par leur niveau de PIB, ou PIB par habitant ; vu qu'il ne traduit pas réellement la réalité des populations, surtout dans le cadre d'une inégalité de répartition des richesses. L'indicateur est composite afin de mieux prendre en compte les différentes dimensions du développement. Il classe les pays selon leur développement qualitatif et pas uniquement économique. Le PNUD définit ainsi l'IDH comme suit:"L'indicateur de développement humain mesure le niveau moyen auquel se trouve un pays donné selon trois critères essentiels du développement humain : longévité, instruction et conditions de vie."
Il est donc calculé par combinaison de trois indicateurs :
- l'espérance de vie à la naissance,
- l'accès à l'éducation, (L'accès à l'éducation est mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes, et par le taux combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le supérieur.)
- le PIB par habitant (calculé en parité de pouvoir d'achat).
Cet indice a été depuis sa création, sujet à plusieurs critiques que ce soit de la part des analystes que de la part des Etats concernés. C'est pour cela que le PNUD a constamment cherché à améliorer le mode de calcul et des pondérations au sein de cet indice. Selon certaines analyses, les limites de l'indice résident dans son caractère statique et déconnecté de la réalité. En effet, les limites de cet indice sont les suivantes :
- Les trois critères pour mesurer le développement humain sont limitatifs. En effet, il existe aujourd'hui d'autres critères qu'il faut prendre en considération comme les conditions de vie des citoyens, l'accès à l'eau potable, le taux d'électrification, l'égalité des sexes…Par définition, les trois critères utilisés par le PNUD évoluent très lentement. Et par conséquent, ils ne permettent pas de donner une idée sur le niveau des efforts réels du pays pour résorber ses déficits.
- Les critères utilisés sont très basiques, et ne prennent pas en considération certains éléments qualitatifs importants. Ainsi pour l'éducation, il mesure le nombre d'années passées à l'école sans s'interroger sur la qualité de l'enseignement et il compare des systèmes scolaires très divers en termes d'organisation et de contenu. De même avec la composante sanitaire : l'espérance de vie est censée refléter à elle seule l'état sanitaire d'un pays alors que, dans les pays en voie de développement, celui-ci dépend beaucoup de l'aide internationale.
- La question du développement a évolué. D'autres préoccupations apparaissent pour les populations, tel que le développement durable, face aux impacts des changements climatiques.
Pour répondre à ces limites, le PNUD a cherché à imaginer de nouveaux indices pour compléter l'analyse du développement humain dans un pays donné. C'est dans ce cadre qu'il a crée :
- Indice de la pauvreté humaine (IPH) : Créé au cours des années 1990, cet indice est obtenu par deux calculs différents : l'un reflète les formes de pauvreté dans les pays pauvres, l'autre est plus adapté aux pays industrialisés, l'IPH2.
- Indice sur la parité : participation des femmes à la vie économique et politique (IPF) : Quatre indicateurs : la répartition des sièges parlementaires entre hommes et femmes, la part des femmes occupant des fonctions de direction et d'encadrement économique, la part des femmes occupant des postes d'encadrement et fonctions techniques, la part des femmes dans le revenu du travail.
Le classement de la Tunisie
Selon le plus récent classement de l'IDH publié en 2009, la Tunisie est classée 98ème sur 182 pays. Le score de la Tunisie est de 0.769 (rappelons que l'indice est calculé entre 0 et 1). La Tunisie était classée 100ème en 2006.
La Tunisie est devancée dans la région arabe par le Koweït (31ème), Qatar (33ème), Emirats arabes Unis (35ème), Bahreïn (39ème), Libye (55ème), Oman (56ème), Arabie Saoudite (59ème), Liban (83ème) et Jordanie (96ème). Elle précède, la Syrie (107ème), les territoires palestiniens occupés (110ème), l'Egypte (123ème) et le Yémen (140ème).
La Tunisie est, par ailleurs, classée deuxième au Maghreb (après la Jamahiriya libyenne) et avant l'Algérie (104ème), le Maroc (130ème) et la Mauritanie (154ème).


Algérie
Tunisie
Maroc
Libye
Mauritanie
Classement 2010
104
98
130
55
154
Indice développement humain en 2007
0,754
0,769
0,654
0,847
0,52
Espérance de vie à la naissance en 2007
72,2
73,8
71
73,8
56,6
Taux d'alphabétisation des adultes (*) en 2007
75,4
77,7
55,6
86,8
55,8
Taux brut combiné de scolarisation (%) en 2007
73,6
76,2
61
95,8
50,6
PIB par habitant en PPA et USD en 2007
7 740
7 520
4 108
14 364
1 927
Indice d'espérance de vie en 2007
0,787
0,813
0,767
0,814
0,526
Indice du niveau d'instruction en 2007
0,748
0,772
0,574
0,898
0,541
Indice du PIB en 2007
0,726
0,721
0,62
0,829
0,494
Classement selon le PIB/habitant - Classement/IDH en 2007
-16
-8
-12
2
-12
Ce classement ne traduit pas la réalité du développement humain. Il ne reflète pas la qualité de l'enseignement, ni l'importance de notre système de santé, ni la nette amélioration des conditions de vie. Cependant, certains éléments nécessitent un intérêt croissant. C'est pour cette raison que le président de la République a accordé au sujet une grande importance en l'énonçant comme point dans son programme présidentiel. Lors de son audience avec le premier Ministre lundi dernier, le président de la République a insisté sur les principaux éléments composant l'Indice de développement Humain. C'est dans ce cadre qu'il a attiré l'attention sur certains points pour améliorer notre classement:
- Au niveau de la santé : poursuivre le renforcement de la médecine préventive, le développement des prestations et la multiplication des mécanismes de couverture sanitaire, outre la consolidation de la lutte contre les maladies émergentes, afin d'améliorer les indicateurs qui s'y rapportent.
- Au niveau de l'éducation : la réduction de l'abandon scolaire, notamment dans les collèges, l'objectif étant de garantir un seuil minimum de connaissances de 9 ans, au moins, dans le cadre de l'école de base, et ce, parallèlement à la dynamisation du système de l'enseignement pour adultes, en vue d'atteindre les objectifs tracés dans ce domaine pour la prochaine étape.
- Au niveau du revenu : l'amélioration du revenu, tout particulièrement, au profit des catégories ayant des besoins spécifiques, et l'actualisation périodique du registre des familles nécessiteuses, en vue de parfaire l'élaboration des plans adoptés à l'effet de promouvoir leurs conditions de vie et d'assurer, au moins, à un membre de chaque famille, un poste d'emploi ou une source de revenu.
Ces axes d'intervention, qui se déclineront en programmes et plans d'actions, vont certainement améliorer la position de la Tunisie dans le classement du PNUD. Le classement n'est pas certainement l'objectif principal, mais c'est le développement humain qui est en jeu. Et pour cela, il faut garantir une bonne santé pour les tunisiens, un bon niveau d'éducation et un revenu décent.
Ce qui reste à faire
En mettant l'accent sur ces éléments bien précis, le président de la République oriente l'action du gouvernement vers certains points qui nécessitent une amélioration. Il s'agit au fait de :
- Un nombre élevé de décès de femmes à l'accouchement : Ce nombre est de 35.7 décès pour 100.000 naissances.
- Un taux élevé de mortalité infantile : Ce taux est de 16.8 décès pour 1000 naissances vivantes en 2008.
- Un taux élevé d'abandon scolaire,
- Un niveau élevé d'analphabétisme : ce taux est de 28.5% en 2007.
Ce sont les principaux handicaps qui laissent la Tunisie à un classement qui ne reflète pas la réalité du développement humain dans notre pays.
Pour cela il faut faire les diagnostics et les études nécessaires pour détecter les défaillances afin d'apporter les solutions les plus adéquates. La mortalité infantile et la mortalité des femmes à la naissance sont deux problèmes prioritaires, qu'il faut traiter à travers la prévention, le contrôle sanitaire, la sensibilisation et l'établissement d'indicateurs précis.
Concernant l'abandon scolaire, il est important d'étudier les causes, et de traiter le problème dans le fond et à un niveau régional désagrégé. En effet, ce taux diffère énormément entre les différentes régions du pays. L'assistance sociale joue à ce niveau un rôle important.
Avec toutes les limites de l'indice de développement humain, il reste un indicateur important qui permet de détecter certaines défaillances et d'orienter les interventions du gouvernement. La Tunisie qui a érigé l'homme au centre de son intérêt ne se permet pas de laisser certains éléments biaiser la réalité du niveau de développement humain en Tunisie.


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