La Tunisie ne cesse de mettre en place des mécanismes à même de créer la synergie requise entre les systèmes de production, de formation et de recherche. Le 2e Salon de la création et du développement technologique des entreprises se tiendra les 14 et 15 octobre 2010 à Tunis. Près de 170 exposants sont attendus, représentant les plus importants métiers en relation avec le système de création d'entreprises. 123 projets sont programmés dans l'espace de partenariat qui proposera, en B2B, des plans d'affaires finalisés à des institutions de financement. Ces projets, appartenant aux secteurs de l'industrie et des services connexes, nécessiteront un investissement de 218 millions de dinars tunisiens (MDT) et permettront la création de 4.000 emplois. Organisé tous les deux ans, ce salon se veut un outil supplémentaire pour soutenir les mécanismes d'appui à la création des entreprises, tels les Mercredis de la création d'entreprises et les Journées de partenariat régional, qui cherchent à encourager les jeunes promoteurs à s'installer à leurs propres comptes. L'innovation facteur de croissance et de pérennité Visant, au fil des années, des objectifs de plus en plus ambitieux, la Tunisie cherche à se distinguer au niveau de l'innovation. Avec l'étude stratégique à l'horizon 2016 prévoyant l'augmentation des exportations des secteurs émergents et à haute valeur ajoutée, on comprend l'importance de plus en plus grandissante de tout ce qui est en relation avec l'innovation au sein des entreprises notamment celles partiellement ou totalement exportatrices. Les instances responsables ont mis en place un système qu'elles ont jugé « cohérent » de financement de l'innovation en vue d'encourager les entreprises à réaliser des projets de recherche et de développement (R&D). Il s'agit d'un système qui tend à développer la coopération entre le secteur industriel et celui de la recherche ainsi que de favoriser la participation aux fonds propres nécessaires à la création d'entreprises innovantes et à la réalisation de programmes de développement technologique. Innovation rime avec pérennité L'importance de plus en plus grandissante de l'innovation provient du contexte dans lequel vit l'entreprise tunisienne. L'entreprise tunisienne fait face à deux défis majeurs : un marché national exigu et fortement concurrencé (concurrents locaux, étrangers et marché parallèle) et une intégration totale dans l'économie de marché, avec tout ce que cela apporte de risques et d'opportunités. La performance se présente comme étant le seul remède de développement et de la pérennité de l'entreprise. L'innovation se présente ainsi, selon cinq axes : la qualité, la compétitivité, la logistique, l'ouverture internationale (exportation, internationalisation) et l'innovation. Cette dernière n'est pas figée, mais concerne les produits, les services, les procédés, l'organisation et tout autre facteur mettant en relation directe un producteur avec un client, ce qui est en fait un impératif vital pour l'entreprise et non plus un choix optionnel. L'innovation peut être tirée par les clients, mais permet aussi de dépasser en permanence les attentes de l'entreprise en lui fournissant de meilleurs produits, moins chers. Le rôle de l'Etat et l'importance de l'université Dans le contexte tunisien, l'innovation est aussi tirée par les nouvelles réglementations et lois internationales. La Tunisie doit innover pour être au diapason des nouveautés. Que l'innovation soit un moteur de croissance, est l'idée que l'on doit enseigner un peu partout, pour qu'elle soit également un levier pour augmenter la valeur ajoutée et créer des emplois. Mais que c'est aussi une course d'obstacles à hauts risques : on y a besoin d'idées, de conceptions, de mise en œuvre, de financement et de commercialisation. Le rôle de l'Etat dans ce contexte ne se limite pas à soutenir et à accompagner l'entreprise dans sa démarche d'innovation. Mais tout en étant conscient du fait que l'entreprise est l'acteur principal dans toute démarche d'innovation, l'Etat ne doit pas négliger le rôle aussi important de l'université, dans un axe Entreprise- Université stratégique à mieux développer. En Tunisie, le système de financement de l'innovation se compose de différents mécanismes. On en cite le Fonds Commun de Placement à Risque FCPR « In'tech », un fonds pour les investissements technologiques à caractère prioritaire, ou encore le Programme National de promotion de l'Innovation Technologique, et autres. Les différents fonds instaurés doivent réaliser les objectifs pour lesquels ils ont été créés entre les laboratoires des universités et ceux des entreprises.