Qu'est-ce que la biodiversité? C'est la diversité des espèces vivantes et de leurs caractères génétiques. Le terme de «vivantes» englobe aussi bien les espèces animales et végétales que l'espèce humaine. S'il existe un péril en la demeure, l'homme peut lui aussi en subir les terribles effets. Or, certaines statistiques à ce sujet sont inquiétantes: plus de 10% des oiseaux sont inscrits sur la «liste rouge des espèces menacées» de l'Union mondiale pour la nature. A propos des mammifères, on parle de 1.100 espèces menacées sur 5.400, soit 20%. Pollution, destruction des habitats, déforestation, assèchement des zones urbaines, urbanisation, utilisation des pesticides, chasse, etc., tout cela se conjugue pour détruire les écosystèmes. Certaines de ces espèces semblent irrémédiablement condamnées. D'autres pourraient échapper au désastre si on prenait dès maintenant les mesures les plus appropriées et les plus radicales. Il en est ainsi de l'orang-outang qui vit dans les forêts de Bornéo et de Sumatra et dont la population sauvage a été en un siècle, réduite de 90%. L'éléphant d'Afrique se raréfie dans certaines régions, victime de braconniers en quête de ses défenses d'ivoire. En un siècle, il est passé de plusieurs millions à quelques centaines de mille. Le tigre, ce parfait et farouche félin, est impitoyablement pourchassé pour sa fourrure. Le quetzal, resplendissant oiseau, vivant dans les forêts humides d'Amérique Centrale et du Mexique, animal sacré d'entre les divinités aztèques, a vu sa population chuter. Ce sont là des spécimens, parmi tant d'autres et dont l'éventuelle disparation sonnerait le glas de l'équilibre écologique mondial. Ce triste constat est établi un peu partout dans le monde et le danger est imminent pour certaines espèces. Face aux activités humaines agressives et aux violents changements climatiques, la Tunisie, sous l'impulsion du Président Ben Ali, a vite pris l'initiative de consolider les programmes nationaux de conservation des espèces animales et végétales et de se doter d'un vaste réseau de réserves naturelles protégées qui couvrent actuellement près de 7% de la superficie nationale totale. Les écosystèmes fragiles, a précisé le Chef de l'Etat dans son discours prononcé la semaine dernière à l'ouverture de la 4e Conférence islamique des ministres de l'Environnement, sont l'objet d'un intérêt soutenu. A cela, il faut ajouter le renforcement des programmes de recherche scientifique concernant la protection du patrimoine génétique des espèces animales et végétales qui se distinguent par leur capacité d'adaptation aux spécificités du climat aride et semi-aride, le tout sous l'œil vigilant de la Banque nationale des gènes. Des efforts colossaux sont donc déployés au niveau national qui font de la Tunisie un pays pionnier en la matière, que ce soit au niveau législatif et institutionnel ou au niveau des programmes d'action de protection des aires, des écosystèmes et du patrimoine génétique. C'est là de toute évidence un modèle qui peut faire boule de neige au niveau arabo-musulman.