La dernière décennie a été marquée certainement, par des troubles économiques marquantes qui ont créé un ordre mondial basé sur les déséquilibres et les crises. Des nouveaux marchés ont émergé et des grands marchés ont succombé. Telle est la nature de la scène économique mondiale actuelle. La crise financière fait toujours polémique et on parle déjà d'une guerre commerciale si la Chine continue à maintenir son yuan à un niveau bas et d'inonder les marchés occidentaux avec ses exportations. Les crises de liquidité a mis des pays entiers au bord de la faillite. Le Yuan est très sous-évalué. Un de principaux facteurs de déséquilibres mondiaux, la monnaie chinoise est gelée depuis l'été 2008 autour de 6,83 yuans pour 1 dollar. Un niveau qui permet à tout le monde d'exporter massivement des produits chinois. Lors d'une visite à pékin, le ministre de l'économie allemand a déclaré que le danger d'une guerre commerciale mondiale se dessine. Le danger est, clairement, la sous-évaluation de monnaie. La visée est explicitement, la Chine. Le président américain s'est engagé en mars dernier à doubler les exportations de son pays dans les cinq prochaines années afin de créer de nouveaux postes d'emploi. Avec un yuan sous-évalué, cela paraît impossible. Les Américains ont passé déjà à l'action. Un projet de loi adopté en fin septembre par la Chambre des représentants américaine prévoit des droits de douane punitifs sur les produits chinois vendus aux Etats-Unis. Mais ce projet n'est pas encore voté par le Sénat ni signé par le Obama. La semaine dernière à Washington, la guerre de monnaie et les interventions des banques centrales de différents pays pour faire baisser le cours de leur devise a dominé les débats lors de l'assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI). La finance est le secteur qui a été le plus déréglementé au cours de la dernière décennie. « Plus un marché financier est libéralisé, plus il fonctionne selon une logique spéculative », ce que prévoyait Keynes, il y a longtemps. Une crise de liquidité peut mettre en difficulté des établissements financiers qui étaient pourtant solvables avant la crise dès lors que ces derniers ne peuvent plus faire face à leurs dettes de court terme. Le risque est que ces établissements financiers vendent leurs titres « sains » afin de trouver des liquidités. De plus, une crise de liquidité peut déboucher sur une crise systémique si elle n'est pas endiguée assez rapidement. Une crise systémique apparaît lorsque le risque porté par des acteurs financiers se transmet à l'ensemble du système à l'intérieur et à l'extérieur d'un pays. Les Banques Centrales ont donc dû agir afin d'endiguer le risque d'une crise de liquidité débouchant sur une crise systémique. Elles ont injecté des liquidités dans le système financier (liquidités interbancaires). Les montants injectés par la BCE (Banque Centrale Européenne) et la Fed (Banque Centrale Américaine) se chiffrent en centaines de milliards de dollars. Les déséquilibres globaux et les crises de liquidité ainsi que d'autres sujets seront abordés lors du colloque qu'organisera l'Expert, aujourd'hui au siège de la Banque centrale de Tunisie.