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La loi du plus faible… Instabilité dans la stabilité!
Publié dans L'expert le 20 - 10 - 2010

● En août 2010 les USA accusent un déficit commercial avec la Chine de 28 milliards de dollars soit 60% environ de leur déficit total
● Cette guerre, même si elle se déroule hors de nos frontières, doit être suivie avec attention afin de préparer les interventions nécessaires
Nous avons assisté depuis des années à la guerre froide, la guerre des étoiles, la guerre du golfe, la guerre contre le terrorisme, la guerre en Afghanistan et nous vivons aujourd'hui une nouvelle guerre d'un autre genre. En effet, après la chute du mur de Berlin, les guerres sont devenues économiques, et c'est dans ce cadre que l'économie mondiale est en proie à une guerre des devises, ce qui la menace de retomber dans la récession après la crise économique et financière. Cette guerre faite à coup de dévaluations, intervient à quelques semaines du sommet du G20 qui se tiendra le mois prochain à Séoul. Un nouveau dossier autour duquel les débats seront très chauds. Dans cette guerre, quel sera l'impact sur la Tunisie, tout en sachant que le dinar tunisien, n'est pas totalement convertible? Quel sera l'impact sur l'objectif d'atteindre la convertibilité totale d'ici 2014?
Que signifie la guerre des devises?
La formule guerre des devises vient d'être lancée récemment par le ministre brésilien des finances en commentant la situation actuelle des marchés de changes.
A la suite de la crise économique tous les Etats cherchent désespérément la solution magique pour retrouver la croissance et sortir de la récession. Dans ce cadre, les exportations se présentent comme le levier incontournable et assez rapide pour réaliser cet objectif. Et pour rendre ses produits compétitifs à l'échelle mondiale et conquérir d'autres marchés, il est nécessaire de dévaluer sa monnaie, c'est-à-dire l'échanger sous sa valeur réelle. Une arme qui a le mérite de relancer l'économie sur le court terme, mais les résultats sur le long terme sont moins satisfaisants, car c'est une croissance artificielle. Selon l'encyclopédie Wikepedia une monnaie se dévalue, ou subit une dévaluation, lorsque son taux de change se déprécie par rapport à une monnaie de référence, ou un panier de monnaie. Une dévaluation peut se produire sans intervention des autorités monétaires (évolution «naturelle» des parités, on parle alors souvent de dépréciation), ou bien être une décision de politique monétaire décidée par le gouvernement, dans le cadre d'un régime de change fixe.
Or les régimes de changes qui règnent actuellement dans le monde sont flottants et donc la valeur de la monnaie est déterminée sous la pression de l'offre et de la demande. Les dévaluations prennent donc des formes un peu subtiles dans le cadre de la politique monétaire d'un pays.
Le but d'une dévaluation de monnaie est d'encourager toutes entrées de devises dans le pays (exportations, revenus touristiques, IDE...) et décourager toutes sorties de devises (importations...) elle est nécessaire quand le pays est en perte de compétitivité prix par rapport à ces concurrents. Ceci mène à conclure que la monnaie faible d'un pays joue le rôle d'une prime à l'exportation et en même temps comme une barrière douanière.
Déroulement de la guerre des devises:
Tout le monde connaît depuis des années l'histoire du Yuan chinois sous-évalué. C'est le problème le plus épineux pour les Américains, qui accusent un déficit commercial énorme avec la Chine. En effet, ce déficit atteint en août le montant record de 28 milliards de dollars, sur 46,3 milliards de déficit total. A cause d'une monnaie Chinoise faible, les exportations sont plus compétitives. Les Américains ont menacé de prendre des mesures protectionnistes contre la Chine, si elle ne réévalue pas sa monnaie. De leur côté les Américains « jouent » avec le taux de change de leur «dollar», afin de réduire le déficit commercial, et baisser le cours de leur monnaie face aux principales devises (euro, yen…). Cette guerre de devises entre les Etats-Unis et la Chine n'est pas prête de finir, car les deux (USA-Chine) trouvent leur intérêt dans cette situation, d'instabilité dans la stabilité.
De son côté le Japon, qui est en train de vivre la pire crise économique de son histoire, a pris quelques mesures peu orthodoxes pour dévaluer son Yen. Il est simplement intervenu directement sur le marché des changes, et a baissé son taux d'intérêt qui frôle avec le zéro, et ce pour arrêter la tendance à la hausse du Yen.
La Corée du Sud a pris quelques mesures pour restreindre les transactions à terme; et l'Inde et la Thaïlande envisagent ouvertement des mesures anti-spéculatives.
La goutte qui a fait déborder le verre est venue du côté du Brésil, dont le Ministre des Finances était le premier à utiliser le terme «guerre des devises», et qui a annoncé que son pays va doubler la taxe sur les achats étrangers d'obligations d'Etat.
Pour la zone euro, qui voit sa monnaie remonter face aux principales monnaies et surtout le dollar, accuse le coup, qui peut avoir un impact important sur la compétitivité de ces entreprises et les exportations de la zone.
Cette guerre annoncée des devises a fait déjà couler beaucoup d'encre. Elle était le sujet d'une réunion des financiers du G7, la semaine dernière, mais aucun accord, ni recommandations n'ont été avancés. Plusieurs responsables ont déjà rappelé le danger de cette guerre, qui risque de mettre en doute les signes de reprise économique. Le Directeur Général du FMI a annoncé récemment que le fait d'utiliser le taux de change comme une arme constitue "un risque très grave pour la reprise mondiale". Il a même désigné un coupable : "la sous-évaluation du yuan est à l'origine de tensions dans l'économie mondiale qui sont en train de devenir des menaces. Si l'on veut éviter de créer les conditions d'une nouvelle crise, il faut que la Chine accélère le processus de réévaluation".
Selon le Gouverneur de la banque de France, il est nécessaire d'orchestrer une évolution ordonnée des devises.
Cette situation a eu aussi un impact important sur les flux d'investissement. Dans son dernier rapport sur les IDE publié la semaine dernière, la CNUCED a mis en garde contre la baisse des investissements à cause des incertitudes et la peur des investisseurs. En effet, les afflux d'investissements directs étrangers ont baissé d'environ 25% au deuxième trimestre 2010 par rapport aux trois premiers mois de l'année, et ils sont ressortis 15% environ en deçà de leur niveau du deuxième trimestre 2009.
Quel impact sur la Tunisie:
Bien que le dinar tunisien ne soit pas totalement convertible, et qu'il tend vers la convertibilité totale d'ici 2014 selon le programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis», l'actuelle guerre des devises aura certainement un impact sur notre pays. Cet impact ne sera pas ressenti sur la valeur de notre monnaie, mais surtout au niveau de l'économie réelle. En effet, la baisse des flux d'investissement dans le monde à cause de cette guerre des devises, touchera notre pays, qui compte beaucoup sur ces investissements pour son développement économique. Après une baisse des IDE en 2009, de plus de 32%, le début de l'année était assez encourageant pour la Tunisie avec une hausse de 2%. En effet, les IDE ont atteint 1432,9 millions de dinars dont 1237,3 millions de dinars d'investissements directs et 195,6 millions de dinars en portefeuille. Avec les craintes des investisseurs dans le monde, et la fuite vers les pays à monnaie faible tels que la Chine, la Tunisie risque de ne pas faire mieux que l'année dernière en terme d'IDE, ce qui se traduira par une perte de points de croissance et de création d'emplois.
Sur un autre plan, le déroulement de l'actuelle guerre des devises peut être bénéfique pour notre pays, surtout avec le scénario d'une baisse du cours du dollar américain. En effet, selon le communiqué du conseil d'administration de la banque Centrale, du mois de Septembre dernier, le dinar a enregistré une appréciation de 3,8% par rapport au dollar américain et une dépréciation de 2,2% vis-à-vis de l'euro. Cette appréciation face au dollar, qui s'échange actuellement à 1.38dinar, permettrait de réduire la facture de nos importations en hydrocarbures. En effet, le pétrole est passé au cours des dernières semaines de 73 dollars le baril à plus de 83 dollars. Ceci contribuera aussi à l'apaisement du déficit commercial qui est en train d'enregistrer des records d'un mois à l'autre.
En plus, une sous-évaluation du Yuan chinois, encouragera les importations venant de ce pays, qui ont atteint plus de 1287 millions de dinars en 2009, et dont nous accusons un déficit commercial de -1193Millions de dinars.
D'une manière générale, un impact négatif de cette guerre des devises sur la croissance mondiale, influencera certainement les perspectives de croissance de notre pays, qui s'intègre de plus en plus dans l'économie mondiale.
La situation actuelle des marchés de change doit nous inciter à mieux réfléchir sur l'objectif d'atteindre la convertibilité totale du dinar en 2014, et de bien préparer le terrain pour cette phase cruciale de l'économie nationale. Un report de la date de cet objectif est peut être souhaitable et envisageable.
Cette guerre, même si elle se déroule hors de nos frontières, doit être suivie avec attention afin de préparer les interventions nécessaires.


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