Le discours prononcé, la semaine dernière, par le Chef de l'Etat, à l'ouverture de la 4e Conférence islamique des ministres de l'Environnement offre une ample matière à réflexion et mérite que l'on y revienne pour pouvoir en tirer une belle moisson d'idées et de propositions. Les thèmes abordés présentent un intérêt majeur pour le destin de la planète et de ce qui y vit sur son sol, dans les espaces aériens et dans les abysses océaniques. L'eau, la désertification, la biodiversité, tous thèmes qui posent problèmes et donc qui réclament que l'on fasse des diagnostics imparables et dresse des perspectives porteuses de promesses. La biodiversité a déjà fait le sujet du précédent éditorial. Le thème de la désertification n'est pas moins crucial. Image hallucinante que celle qui nous montre la peau de la planète s'éroder par l'action jumelée du vent et de la chaleur, en une poussière qui revêt le sol d'un manteau parfois impénétrable! Serait-ce là une ruse de la géologie que d'avoir ensablé la grande civilisation pharaonique pour mieux la conserver, des millénaires durant, à l'adresse des hommes contemporains, heureux de retrouver, une fois désensablés, des monuments fabuleux! Mais trêve de divagations! Le désert est là, avançant à pas sûrs et décidés, dans certaines régions de la planète. Ainsi, dans le Sahara africain, les agglomérations urbaines sont menacées par la progression des dunes de sable. Aucune partie du monde n'est épargnée par ce phénomène qui frappe l'Océanie, l'Asie, l'Amérique et même l'Europe dans quelques ilots de sa partie méridionale. Mais surtout ce fléau s'attaque essentiellement à l'Afrique, qui plus est, le continent le plus pauvre et le plus désarmé à ce sujet. Bien entendu, ce grave phénomène de désertification est dû, en premier lieu, à la raréfaction de l'eau. «En Tunisie, a souligné le Chef de l'Etat dans cette allocution, nous avons affronté ce grave fléau naturel avec tout ce que cela nécessite comme vigilance et mobilisation». Vigilance et mobilisation, maîtres-mots de conservation des eaux, des sols et du couvert végétal sylvo-pastoral. Outre l'eau, il y a aussi le problème de la déforestation auquel contribuent aussi bien l'espèce humaine que certaines espèces animales. Le problème de la désertification existant presque au niveau de toutes les nations islamiques, il importe qu'il y ait coopération, coordination et complémentarité entre les différents programmes nationaux des pays membres de la Ligue arabe et de l'Organisation de la Conférence islamique. D'où la proposition présidentielle de la mise en place d'un mécanisme de coordination relevant de l'OCI. Ceci, outre un partenariat avec les pays euro-méditerranéens et africains. Un grand pas dans la lutte contre la désertification en sera certainement le bénéfique fruit.