Vous les avez croisés peut- être, vous les avez vus sûrement, ces énergumènes qui hantent certaines parties de la ville en quête d'aubaines. Prisant les rues marchandes, ils ont élu domicile ou presque devant les magasins à gros débit de clientèle, tels que Carrefour ou Champion. Eux ce sont des jeunes de différents sexes, arborant des sourires de circonstance, le verbe facile, et tenant à la main des dossiers à prospectus et à peine vous a-t-on accroché qu'ils s'agglutinent pour vous asséner de formules abracadabrantes. Leur astuce, ils vous brodent tout un tableau des plus alléchants, sûr, pigmenté de promesses à propos soit d'un abonnement, soit d'un produit de vacances, soit d'un projet de location à temps partiels dans une station balnéaire. Rien n'y fait, vous êtes bel et bien pris puisque votre orgueil est mis en exergue et la tentation vous monte au cœur. A partir de là, le scénario est facile à imaginer. . On vous escorte jusqu'à un appartement de proximité pour continuer l'œuvre de mise à sac de l'envie et obtenir votre signature sur un engagement et un contrat qui s'avérera par la suite lourd en surprise et déconvenues. Un exemple : la triste convention de TIME SHARE. Pour Vérifier, allez faire un tour à Lafayette devant Champion et vous verrez cet essaim d'abeilles qui guette chaque hésitation… A la rue Atlas ?! Triste spectacle de grandes bâtisses laissées à elles-mêmes et que l'usure du temps a rendues méconnaissables et aux bords de la décrépitude. Pourtant, à y voir de très près, la désolation apparaît en plus grave. Voilà des immeubles bien plantés sur leur béton, riches en détails et en ornements qui ont de quoi séduire et, particulièrement, d'intéresser les étudiants des Beaux Arts tant le souci de l'esthétique y est manifeste. De vraises perles en architecture qui souffrent de l'indifférence quasi générale et surtout de l'insouciance de leurs habitants. Elles sont condamnées à une mort lente. A voir leurs façades délabrées, les balcons dévastés et les portails décimés, on en reste sidérés. Pourtant, c'est a une volée d'oiseaux des services municipaux et des organismes de protection de l'environnement. Sans gêne ni arrogance Le secteur des cafés gagnerait sûrement a être repris en main par les autorités de tutelle en l'occurrence les services municipaux depuis que les autorisations d'ouverture ont été astreintes aux obligations du cahier de charges. La démarche est à saluer car le nombre de cafés a doublé, voire triplé. Jusque -là, rien à reprocher tant que le secteur s'auto régule et que les opportunités de travail sont ainsi multipliées. Seulement, il ne faudrait pas que cela soit au détriment de l'harmonie et de l'équilibre écologique que nous voulons pour nos quartiers. Là, il y a malheureusement beaucoup à dire. Des terrasses ouvertes sur toute la chaussée, des chaises traînant partout, obligeant des fois les passants à slalomer à travers les obstacles et a aller à contre sens des voitures pour éviter les quolibets et les agressions verbales. Il y a toutefois un comportement à condamner plus que les autres. Qu'est-ce à dire que des clients plantent avec arrogance leur chicha à même le bord des la chaussée et c'est parti pour des heures de fumée et de bien d'autres choses. Pourtant, des dispositions réglementaires interdisent cela. A quand l'application ? Tunis sous la pluie Enfin, il s'est mis à pleuvoir sur Tunis. C'était tant espéré. Par cette première averse salvatrice, la vie a repris le plus beau de son cours. Une brise bon enfant a caressé toute la ville et, du coup, un merveilleux mélange d'odeurs a mis le jour sous de meilleurs auspices. Admirez combien Tunis est belle sous la pluie, surtout quand celle- ci s'était fait trop attendre. Espérons qu'elle soit généralisée…