40% chefs d'entreprises veulent investir dans le court ou le moyen terme ou le moyen terme soit un taux de 39,7% alors que 36% d'entre eux assurent vouloir recruter du personnel pour la même période. Pour assurer une reprise durable et satisfaisante de l'activité économique, les chefs d'entreprises indiquent qu'il y a lieu de prendre tout d'abord des mesures d'ordre politique et économique.
Mesures d'ordre politique L'instauration de la sécurité, la levée du couvre-feu, l'institution de la liberté de la presse, notamment dans les services publics, et la reprise des activités principales à l'instar des activités douanières, portuaires, bancaires, commerciales, forment les priorités de ces dirigeants. Par ailleurs, les avis se confondent sur le rôle des syndicats, la nécessité de préparer des élections futures au niveau national et l'attitude à tenir vis-à-vis de la réaction de certains pays voisins.
Mesures d'ordre économique Les dirigeants mettent l'accent sur la réduction des charges sociales et fiscales pour encourager l'investissement et l'allégement des autorisations préalables dans le monde des affaires voire leur suppression. Ils mettent en avant, d'abord, la consolidation de la transparence au niveau des démarches administratives fiscales et l'entrave de tous les abus dans le domaine fiscal. Puis, la programmation des rencontres regroupant les banques et les entreprises selon un schéma de priorités nationales. Ensuite, adresser des messages à l'encontre des partenaires et des donneurs d'ordres étrangers pour les rassurer et apaiser leurs craintes, inciter à la bonne gouvernance, assurer un soutien aux PME-PMI et améliorer la réactivité de l'administration. Enfin, prendre des mesures urgentes d'aides aux régions défavorisées ; à ce titre, il faut repenser le code des investissements en favorisant le développement régional.
Pour les entreprises exportatrices, il convient de : - créer un fonds de roulement auprès des banques pour assurer le redémarrage de leur activité économique et la préparation à l'organisation d'élections. - avoir la possibilité de vendre sur le marché local sur simple demande adressée à la douane. - accorder une exonération de la charge patronale auprès de la CNSS pour une période de 5 ans et accélérer les investissements publics en termes de dépenses d'infrastructure, de réseau routier, etc. - envoyer des messages aux pays voisins illustrant l'importance des relations économiques et veiller à le démontrer par des actions concrètes.
Pour la création d'emploi, les opinions des chefs d'entreprise enquêtés proposent: - d'assurer des encouragements étatiques pour prendre en charge une part des impôts et des charges sociales, - de réviser le code de travail pour responsabiliser les ouvriers en termes de productivité - d'instaurer des incitations fiscales au recrutement, - de créer de nouveaux types de contrats de travail : stage-emploi, stage longue durée, emploi à temps partiel, - d'insister au niveau de la formation à l'importance de la culture générale et inciter à la maîtrise des langues telles que le français, l'italien, l'anglais, etc. - de développer le partenariat entre les écoles, les instituts, l'université, d'une part, et l'entreprise, d'autre part, - de sensibiliser davantage à la création d'entreprises, à l'initiative individuelle, - d'inciter à la création d'entreprises et d'emplois dans les zones défavorisées, - de promouvoir auprès des jeunes la culture de l'effort et l'image de la réussite à travers l'engagement professionnel, - d'éviter les nombreux obstacles qui ralentissent la création de nouveaux projets, notamment au niveau des déclarations à l'API et à l'APIA, l'obtention d'un code en douane,…On peut créer un poste de coordinateur économique pour assurer un suivi rapide des dossiers relatifs à la création de projets, qui sont à la base de nouveaux recrutements, - de prendre en charge une partie du salaire et des charges sociales durant une période de 6 à 12 mois du fait que le nouveau recruté nécessite une telle période de formation complémentaire, - d'encourager la formule de formation par alternance impliquant les étudiants, les enseignants et les chefs d'entreprises, - d'assurer une flexibilité totale en matière d'embauche et de licenciement qui renforce la productivité des entreprises et facilite l'accès à l'emploi, - d'assurer la justice et la transparence au niveau de l'attribution des marchés, - d'éliminer le critère du moins-disant pour l'octroi des marchés d'études et de conseil, - de réviser les taux d'imposition pour les sociétés de moins de dix employés à titre d'exemple, - d'engager dans l'urgence un nombre de chômeurs diplômés, qui seront, de toute façon, formés en interne et contribueront in fine à la richesse de l'entreprise. Il s'agit d'un sacrifice à court terme mais rentable à moyen et à long termes, - d'entreprendre de grands projets pouvant embaucher un grand nombre de chômeurs surtout dans les régions de l'intérieur, - de développer davantage l'environnement favorable des affaires qui s'est amélioré suite au rétablissement de la justice et l'abolition de la corruption. Cela permettra aux entreprises de fonctionner d'une manière efficiente et rentable, ce qui aura des conséquences positives sur le recrutement notamment des cadres. Dans le même ordre d'idées, l'amélioration de l'environnement des affaires peut inciter les entreprises étrangères à développer les IDE dans un pays de liberté et de droit, et cela contribuera à plus de recrutement des diplômés de l'enseignement supérieur, - de revaloriser les métiers manuels en introduisant une hiérarchie selon le niveau de qualification, - de développer l'activité agricole selon une politique innovante et adaptée aux potentialités régionales en accordant des prêts ou en fournissant gratuitement des services (tels que des sondages) pour assurer un démarrage du projet, - d'encourager l'émergence de grands groupes spécialisés tout en instaurant une loi anti trust.