Comme beaucoup de pays en voie de développement, la Tunisie connait une présence remarquable du secteur informel. Qu'en est-il donc les caractéristiques de ce secteur? et quel pourrait être son impact sur l'économie du pays en général?
Tout d'abord, il est à signaler que le secteur informel se définit comme étant: «l'ensemble des activités interdites par la loi, ou des activités légales en elles-mêmes, mais exercées par des personnes non autorisées à le faire». Toutefois, le secteur informel peut également concerner: des activités légales assurées par des personnes autorisées à le faire, mais qui ont des caractéristiques permettant de les classer dans le secteur informel: ces caractéristiques concernent, entre autres, le non-paiement de l'impôt sur le revenu, de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), ainsi que le non-versement des cotisations sociales, et la non-soumission à certaines procédures administratives». Indépendamment de ce critère juridique, on peut énoncer le fait que le secteur informel tunisien est composé d'une multitude de micro-entreprises commerciales ou de production de biens et de services et qui sont généralement à caractère familial. A partir de cette description du secteur informel, nous pouvons penser aux différents impacts que peuvent représenter ce secteur. En effet, la présence de ce dernier constitue d'importantes pertes de recettes fiscales pour l'Etat, et par conséquent, il limite énormément l'effort national pour le financement des investissements publics nécessaires pour toute la population du pays. De même, et en échappant aux charges fiscales et sociales le secteur informel exercera logiquement une concurrence déloyale vis-à-vis du secteur formel, qui deviendrait, ainsi de moins en moins attractif aux entrepreneurs, ce qui risquerait donc de freiner l'investissement et par conséquent la chute de la production et de l'emploi. Une autre faiblesse fondamentale du secteur informel réside dans le fait que ce dernier n'a pas accès aux circuits officiels de financement, chose qui pèse lourdement sur sa capacité à accumuler le capital, et par conséquent sur sa capacité de croissance en général. Sur le plan humain, le secteur informel se caractérise généralement par une grande précarité des conditions de travail, qui se manifeste, entre autres, par l'inadaptation des locaux, ainsi que par l'absence des principaux services publics nécessaires à toute exploitation viable d'une entreprise: eau, électricité, infrastructure indispensable. De telles insuffisances constituent un risque sur la santé des travailleurs de ce secteur informel. Malgré tous les «maux» que représente le secteur informel, l'Etat tunisien se comporte encore avec beaucoup de tolérance avec ce secteur jugé parasitaire, ce qui laisse penser, donc, sur bien-fondé d'un tel choix?