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Bénévolat, un vecteur de développement humain
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 08 - 2010

Par Azouz BEN TEMESSEK (assistant en droit public à la faculté de Droit de Sousse)
Une des dimensions de notre vie les plus précieuses pour le marché qu'il prend un soin particulier à organiser, à quantifier, à découper en tranches de plus en plus fines et précises, c'est le temps. Le marché aspire, depuis ses débuts, à détenir le monopole du temps, il rêve que tout notre temps lui soit consacré, soit à produire, soit à consommer. C'est ce qu'illustre la transformation radicale de la manière d'organiser les loisirs chez les jeunes. A la limite, on a l'impression que le goût d'un jeune de s'amuser en jouant au football est devenu aujourd'hui un prétexte pour consommer des marchandises, équipements, voitures des parents…, et pour consommer le temps de plusieurs personnes : entraîneur, parents…
Bénévolat n'est pas un produit
Tous connaissent la phrase de Benjamin Franklin «le temps est de l'argent». Le bénévolat s'attaque de front à cette prétention du modèle marchand. Il accorde de l'importance au lien plus qu'au produit, il accorde du temps au temps. Et en ce sens, il s'oppose au marché. L'acte de bénévolat, libre et gratuit envers un inconnu, est un geste de contestation radicale de la mondialisation marchande, laquelle affirme que le temps n'est que de l'argent. C'est pourquoi, on peut penser qu'il sera de plus en plus dans la mire du marché. On va chercher à l'encadrer, à le soumettre à des objectifs qui ne sont pas les siens, à diminuer l'importance du lien, de la qualité du rapport que le bénévole entretient avec la personne qui reçoit ses services, à sacrifier la qualité de la relation à l'efficacité des résultats, alors que, souvent, justement, la qualité du résultat est dans le lien. L'esprit marchand peut pénétrer l'esprit des bénévoles eux-mêmes et transformer le sens de leur geste.
Pour l'instant, c'est surtout de l'Etat que vient le danger. Mais, c'est le même esprit qui imprègne l'intervention étatique. Les gouvernements ont tendance à soumettre le geste bénévole à leurs impératifs et à leurs priorités, à l'utiliser pour des motifs étrangers au bénévolat, pour régler, par exemple, les problèmes financiers du gouvernement, ce qui altère le sens du bénévolat : il devient du travail non payé. C'est déjà un premier pas. On utilise de plus en plus des critères appartenant au monde salarial pour évaluer l'efficacité du bénévolat. Mais, ne nous trompons pas. Le marché va surveiller de près ces pratiques et tenter de les récupérer, dans la mesure où il va percevoir une certaine rentabilité potentielle dans ces domaines d'intervention, étant donné qu'il va imaginer, et le marché a beaucoup d'imagination, que ce temps que donnent les bénévoles pourrait bien être de l'argent. Comme pour la philanthropie, on peut penser qu'il va commencer par s'offrir, par offrir ses services, en respectant les valeurs et les préférences des bénévoles. Le bénévolat est défini comme un « loisir sérieux ». Or le marché a envahi, depuis belle lurette, l'univers des loisirs. Et les bénévoles auront de plus en plus à leur disposition des moyens fournis par le marché. Le bénévolat est un énorme marché potentiel… !
Utopie productiviste
Il semble que si le bénévolat accepte de s'intégrer à ce modèle, il est perdu. Il importe, au contraire, de renverser la vision des choses qu'imposent l'approche néolibérale et le paradigme de la production. Et d'abord, de mettre en évidence le caractère fallacieux et irréaliste. Est-il possible qu'une société ne vive que de production, en passant par le marché et l'Etat, par le rapport salarial et le commerce formel ? Oui, répond-on, et c'est même ce que toute société doit viser. Veut-on revenir à la misère antérieure ? On n'a qu'à observer les sociétés africaines actuelles qui vivent d'une économie informelle, avec des taux de chômage inacceptables et la misère qui l'accompagne pour se convaincre que ce modèle est non seulement réaliste, mais que c'est le seul souhaitable. Cette vision semble en partie illusoire. Le plein emploi des individus est peut-être, tout simplement, impossible à atteindre. Nous vivons peut-être aujourd'hui les limites de l'extension de ce modèle depuis les débuts de l'industrialisation. Pourquoi en serait-il ainsi ? Dans les sociétés africaines, le système est organisé de telle sorte que, dans un réseau de parenté, une ou deux personnes vont travailler sur le marché formel et distribuent le gain monétaire à l'ensemble du réseau. Les autres sont occupés à d'autres activités non monétaires : élevage des enfants, culture vivrière, troc, intermédiaires, petits boulots informels. Les économistes disent que cette économie informelle est inférieure à l'économie marchande et que l'idéal serait que toutes les activités du réseau en question passent par l'économie monétaire formelle. Ce n'est pas une utopie, affirment-ils. La preuve est que cela a existé pendant les trente glorieuses en Occident. Nous avions alors le plein emploi et la croissance.
Or, cette situation n'a jamais existé au sens où les économistes l'entendent. Quand on l'examine de plus près, on a la surprise de constater que le modèle des trente glorieuses était, en fait, structurellement similaire à ce qu'on vient de décrire pour l'Afrique. Car il n'y a jamais eu de plein emploi pour les individus, mais pour des ménages seulement, c'est-à-dire pour des réseaux de parenté. Certes, ils étaient plus restreints que les réseaux de parenté africains. Mais, est-ce si différent structurellement ? Un individu, un membre du réseau avait accès à l'économie monétaire et les autres fonctionnaient autrement. On disait qu'on avait le plein emploi non pas parce que tous avaient un accès à l'économie monétaire, mais simplement parce qu'une seule personne par réseau demandait un emploi. Les autres n'étaient, donc, pas considérés comme chômeurs. Il n'y a jamais eu rien d'autre qu'un plein emploi de réseaux (de ménages), jamais de l'ensemble des personnes en âge de travailler. Au contraire, par rapport à ce critère, la proportion de personnes ayant actuellement un emploi dans l'économie formelle est aujourd'hui beaucoup plus importante qu'au moment où l'Occident a connu le plein emploi et non l'inverse. Cette proportion a crû constamment jusqu'à tout récemment. Et le chômage, au lieu de diminuer, a lui aussi augmenté. Ce qui devrait nous inciter peut-être à nous poser des questions sur les limites de ce modèle ainsi que sur son avenir.
Bénévolat en tant que travail non payé
Parce qu'on ne tient pas compte du fait que la société salariale n'a vraiment existé que lorsqu'elle était fondée sur les réseaux familiaux, le bénévolat a de moins en moins de place et finit par n'avoir plus qu'un seul statut, celui d'être du travail non payé. On en vient à l'absurde position qu'une activité n'est pas utile si elle n'est pas exercée dans le cadre d'un emploi formel et qu'inversement toute activité exercée dans le cadre d'un emploi formel est par définition utile, puisqu'elle crée un emploi. C'est ce à quoi aboutit le paradigme de la production décrit plus haut. Mais, quand Gabriel-Alphonse Desjardins a lancé les caisses populaires, il ne s'est pas demandé combien d'emplois cela créerait. Il voulait que ce soit utile parce qu'il avait reconnu un problème. Et si tous ses premiers collaborateurs avaient voulu travailler bénévolement parce qu'ils en avaient les moyens, il aurait été enchanté parce qu'il aurait pu accorder encore plus de prêts à des gens qui en avaient besoin.
On appelle aujourd'hui de nos vœux un «social de troisième type», une «société d'insertion» sans se rendre compte que tout cela existait avant, dans un modèle où chaque réseau était globalement inséré dans la société, où l'économie formelle était insérée dans les réseaux. On fait, comme si la société salariale des trente glorieuses était une société dont l'économie était entièrement «formalisée», alors qu'en fait l'économie sociale est en train de disparaître et non pas de naître, nos efforts doivent s'appliquer à l'empêcher de mourir et à la faire renaître sous une autre forme. Car, il faut évidemment modifier ces réseaux qui reposaient sur une division sexuelle des tâches qui n'est plus admise dans la société actuelle. Mais, il faut reconnaître le principe que le modèle antérieur qu'il faut remplacer fonctionnait bien parce que l'emploi était réparti par réseau et non pas parce que tout le monde était salarié. Aujourd'hui, on considère la société à partir des individus seulement. Voilà la source du problème.
On oublie que la société est composée de réseaux. Voir la société comme un ensemble de réseaux redonne une place au bénévolat et lui accorde un statut autre que celui d'activité non salariée, comme on a souvent tendance à le définir. C'est l'enjeu fondamental pour le bénévolat. Car, une fois défini de cette manière négative, le bénévolat n'a plus d'avenir. Tout le reste s'ensuit. Dans ce contexte, le bénévolat est condamné à devenir instrumental et par le fait même à disparaître. Le principal danger du bénévolat aujourd'hui semble être cette tendance à s'auto-définir par rapport au modèle productiviste. Pour avoir de l'avenir, le bénévolat ne doit pas essayer à tout prix de s'intégrer dans ce modèle productiviste, mais, au contraire, penser la société actuelle, l'Etat, le problème de la crise de l'emploi, à partir d'autres postulats émergeant du bénévolat lui-même. Le bénévolat doit résister à cette définition hétéronome et définir, au contraire, la société à partir des valeurs qui lui sont propres : les valeurs du don, fondées sur le lien. On mettra ainsi en évidence l'absurdité de la société actuelle à partir de l'impossibilité d'une véritable reconnaissance de l'activité bénévole. Mais, pour ce faire, il faut adopter un modèle qui part vraiment du relationnel et non pas des catégories propres au rapport salarial et au marché. Or, on a de plus en plus tendance à définir les bénévoles comme du personnel non rétribué. Ce faisant, on le définit par l'absence de quelque chose au lieu de le définir positivement : le bénévolat désigne la liberté du geste, il renvoie au don, à un autre modèle, à une autre matrice. On ne doit pas analyser les activités de ce secteur d'activités sociales en ayant recours aux catégories appartenant à un autre secteur.
Bénévolat entre l'Etat et le marché
Mais, comment faire ? On pense que, dans toute société, le fondement relationnel, ce sont les liens primaires, les réseaux sociaux. C'est en un sens le premier secteur (et non le quatrième, après l'Etat, le marché et le tiers secteur). Dans la société moderne, les autres secteurs se sont développés de façon unique dans l'histoire de l'humanité, ce qui porte à définir le bénévolat en fonction de ces secteurs seulement. Mais, on ne peut comprendre la dynamique du bénévolat que si on le situe entre les liens primaires : l'Etat et le marché. De l'Etat et du marché, il a la caractéristique d'être un rapport entre inconnus ou étrangers. Des liens primaires, il a la caractéristique d'être fondé sur le don et non sur l'intérêt (profit) ou sur la hiérarchie. La proportion plus ou moins importante de ces deux principes fait que les différentes composantes du tiers secteur, dont fait partie le bénévolat, se situent sur un continuum allant du plus près des liens primaires au plus près du marché ou de l'Etat. C'est ainsi qu'on pourra mieux comprendre la dynamique du bénévolat et aussi analyser sa force et ses faiblesses. En abordant les organismes bénévoles de cette façon, comme étant situés quelque part entre ces deux pôles, plus ou moins près de l'un ou de l'autre selon les organismes, on évite le danger de les assimiler à un pôle, on évite un biais relationnel et on met en évidence des expériences spécifiques qui n'entrent pas dans les catégories du rapport marchand ou étatique. En outre, on n'évacue pas de l'analyse les expériences qui sont le plus près du pôle des liens primaires au profit de celles qui sont plus près du pôle étatique ou marchand.
En se basant sur le concept du don, on est porté, à partir des liens primaires, à effectuer réellement ce renversement de perspectives, car le don circule, d'abord, dans les réseaux primaires, dans les organisations et les institutions primaires. C'est le pôle opposé au marché et à l'Etat. Le modèle marchand, celui de l'appareil étatique et le modèle des liens primaires sont là comme des matrices pour comprendre la circulation des choses. Il s'avère que le marché s'adapte assez bien à la circulation des biens (produits), l'Etat, aux services qui ne sont pas trop personnels et les liens primaires, à ce qui a d'abord valeur de lien. Pour penser théoriquement ce qu'on appelle le tiers secteur, dont fait partie le bénévolat, il faut partir de tous les autres secteurs et pas seulement de l'Etat et du marché. Car, le tiers secteur contient des éléments des autres. Et il est dangereux d'analyser le bénévolat à partir de l'Etat ou du marché seulement en se conformant aux pressions qui s'exercent actuellement sur les organismes de ce secteur pour ressembler ou même s'intégrer à l'un ou à l'autre secteur, en y appliquant, par exemple, le modèle du travail des organisations salariales.
Bénévolat en tant que don
Les résistances à cette tendance se développent. Le don est un contre-modèle. Chaque fois qu'on donne, on affirme la valeur du geste gratuit, de la création, contre la tendance à tout produire. Chaque fois qu'on donne, on réaffirme ce droit des membres de toute société de refuser le modèle comptable, de se priver de leur droit au retour, de prendre le risque de la relation. Le don ajoute en permanence quelque chose aux équivalences comptables et le système marchand tend toujours à réintégrer ce surplus qu'introduit le don, à le ramener à un échange équivalent. Donner, c'est vivre l'expérience d'une appartenance communautaire qui, loin de limiter la personnalité de chacun, au contraire, l'amplifie. Contrairement aux prétentions d'une certaine approche individualiste, l'expérience de la solidarité communautaire ne s'oppose pas nécessairement à l'affirmation de l'identité, car elle peut, au contraire, la favoriser.
C'est cette expérience que vivent les bénévoles : une expérience sociale fondamentale au sens littéral. Car, avec le don, nous expérimentons les fondements de la société, de ce qui nous rattache à elle au-delà de l'intérêt et de l'équivalence comptable entre les choses. Nous la sentons passer en nous, ce qui crée un état psychique particulier. Pourquoi donne-t-on ? Pourquoi devient-on bénévole ? Pour se relier, pour rompre la solitude et faire partie de la chaîne à nouveau, pour se brancher sur la vie, pour faire circuler les choses dans un système vivant, sentir qu'on fait partie de quelque chose de plus vaste, et, notamment de l'humanité, chaque fois qu'on fait un don à un inconnu, à un étranger vivant à l'autre bout de la planète, qu'on ne verra jamais. On a alors l'impression d'établir avec lui un lien symbolique bien différent du rapport marchand, bien différent de ce que nous vivons quand nous achetons un produit fabriqué à l'étranger. Du cadeau aux proches au bénévolat lors des grandes catastrophes, à l'aumône ou au don de sang, on donne, fondamentalement, pour rompre l'isolement de l'individu, pour sentir son identité de façon non narcissique. D'où, ce sentiment de puissance, de transformation, d'ouverture, de vitalité qui vient aux donneurs et qui leur fait dire qu'ils reçoivent plus qu'ils ne donnent.
Avec la mondialisation et la généralisation du libre-échange, on entend de plus en plus raconter une seule histoire, celle du marché, comme si l'humanité ne vivait que de commerce, comme si tout n'était que produits. Ce siècle verra l'opposition entre un nouvel homme, l'homme produit et producteur, et l'homme donneur, celui qui conteste cette vision de l'humanité. Les bénévoles seront au centre de cette opposition majeure qui se dessine. Le bénévolat, parce qu'il est la preuve constante que le temps ce n'est pas de l'argent, sera le témoignage permanent de la nécessité d'autres valeurs que celles fondées sur la production, d'autres valeurs que la valeur marchande. L'action bénévole contribue à construire un autre imaginaire pour remplacer l'imaginaire du marché.


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