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La date trouble-fête
Publié dans L'expert le 02 - 06 - 2011

Pis: elle est venue très mal à propos dans une occurrence mondiale, la réunion du G8, rendez-vous important des nations les plus industrialisées du monde, et, donc, pouvant être des bailleurs de fonds fort utiles en ces jours de dèche.

La date de l'élection de l'Assemblée Constituante fait plus que jamais problème. Longtemps, celle du 24 juillet prochain a tenu la route. Nombre de partis, et notamment de grosses pointures de l'arène politique y avaient souscrit de la façon la plus nette et la plus ferme. Mus par la crainte de voir perdurer le climat de cacophonie qui règne sur le pays au point de déboussoler l'électorat, déjà ne sachant plus se retrouver dans la forêt touffue des formations autorisées, ces partis n'ont eu de cesse de défendre l'option du 24 juillet. Ils avaient tellement peur de l'inconnu – c'est-à-dire de l'après 24 juillet – qu'ils se sont dit qu'il valait mieux s'en tenir à cette échéance que de courir le risque de tomber dans un «trou noir». C'était là un réflexe de frilosité qui l'on peut comprendre tant le Tunisien avait l'impression de marcher sur des morceaux de verre, manquant de l'expérience de l'exercice démocratique à travers la gestion des manifestations électorales. C'était de l'inédit et quand on avance sur ce terrain, il faut savoir mesurer l'importance de chaque pas à faire afin d'éviter les chausse-trappes de la politique politicienne. L'appui qu'avait donné le Premier ministre avait donc ses raisons, d'autant plus que se profilait à l'horizon l'échéance de Deauville au cours de laquelle le G8 étudierait les dispositions affichées par les nations les plus riches de la planète à soutenir économiquement et financièrement la transition démocratique de la Tunisie, initiatrice du «Printemps arabe» et de l'Egypte, émérite continuatrice du processus en terre proche-orientale. La Tunisie avait intérêt à présenter au monde nanti le visage serein d'une démocratie naissante capable de maîtriser le cours de son évolution et offrir donc une belle caution aux grands argentiers de la planète. Réaction saine d'un gouvernement qui la livre sous forme d'un aperçu où les besoins sont clairement identifiés, les objectifs bien tracés et les repères temporels bien fixés. Cela constituait un impératif pour que la transition démocratique puisse bénéficier d'une impulsion salutaire au niveau international. Initiative appropriée d'un gouvernement qui sait décliner pragmatisme, pertinence et souci de séduction. La date du 24 juillet devenait, dans cette optique, sacro-sainte. La maintenir s'imposait donc, en prélude à la rencontre avec les puissants du G8. On s'en frottait les mains d'aise au niveau de la sphère gouvernementale d'autant que se dessinait une majorité au niveau des acteurs politiques favorable au maintien de cette date.

Le coup de tonnerre
Tout semblait baigner dans l'huile et l'on se persuadait que l'on atteindrait bientôt les rivages du salut. Ces rivages qui offriraient au pays la légitimité d'une Constituante sans laquelle rien de solide et de légal ne saurait être édifié. Tout ou presque s'annonçait idyllique quand, brusquement, un coup de tonnerre retentit dans le ciel azuré du pays. L'Instance supérieure indépendante des élections suggérait, au cours d'une conférence de presse, tenue au cours d'une paisible après-midi dominicale, le report des élections au 16 octobre. Report justifié par des raisons «procédurales et logistiques». Branle-bas aussitôt dans le landernau politique. Vive réaction du gouvernement qui décide, au cours d'un Conseil des ministres, de s'en tenir à la date initiale du 24 juillet, promettant la mise à la disposition de l'Instance tous les moyens dont elle avait besoin pour assurer la tenue des élections à la date prévue.
Le problème était-il réglé pour autant? Non! Car voilà que ladite Instance introduisait une nuance d'importance dans sa première déclaration. Elle ne suggérait plus. Elle ordonnait tout simplement. Sans appel, avait compris l'aréopage politique du pays. Et du coup, la confusion qui était déjà à un degré élevé au niveau de tous les rouages du pays, montait d'un cran. Un cran qui faisait craindre l'échec de la rencontre avec le G8. Et donc qui rendait aléatoire le succès d'un grand rendez-vous destiné à renflouer les caisses du pays.

Le vertige des milliards
Le sommet de Deauville a clos vendredi dernier ses travaux. Qu'en était-il sorti de positif pour notre pays? Tout d'abord un sentiment d'insatisfaction. Le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebdi, a présenté, en effet, un plan d'appui à la révolution tunisienne, mettant l'accent sur le fait que «l'échec de la transition démocratique en Tunisie serait une sévère défaite pour la démocratie dans le monde». Des assurances lui ont été données quant à un soutien économique avec des signaux forts de renforcer la marche de la Tunisie vers la démocratie. Mais cela n'a pas empêché le Premier ministre d'affirmer ceci: «on ne peut pas être totalement satisfait des résultats du sommet». Les grandes lignes du plan d'appui ont été pourtant énoncées avec clarté. Ce plan requiert en effet un soutien financier de 25 milliards de dollars sur 5 ans, une intégration approfondie avec l'Union européenne, des accords de libre-échange avec les autres pays du G8 et une aide au rapprochement et au dialogue entre les peuples. D'un autre côté, on apprenait que le G8 s'est engagé à consacrer une enveloppe de 40 milliards de dollars aux pays du «Printemps arabe», mais sans donner de plus amples informations concernant la répartition, le timing, la forme de ces fonds, les bénéficiaires, etc.. N'y a-t-il pas dans cette dernière proposition comme qui dirait un parfum de contradiction? Ce qui explique l'affirmation susmentionnée du Premier Ministre.
Tout cela donne l'impression que le G8 est un peu désorienté par la tournure prise par les événements en Tunisie et en Egypte où, après quelque mois de transition, rien n'est encore clair. Comme pourrait d'ailleurs le laisser croire toute cette affaire de date relative à l'élection de la Constituante.
Quoi qu'il en soit, on ne peut ignorer la volonté du G8 d'aider les démocraties naissantes. Qu'il soit sincère ou fondé sur des calculs d'intérêts étroits, le coup de pouce sera le bienvenu. Il n'y a qu'à prendre note de l'information suivante: le taux de pauvreté en Tunisie est estimé à 24,7% pour mesurer l'ampleur du défi à relever. Mais il ne faut pas non plus que l'aide envisagée n'installe le pays dans la terrible spirale des prêts qui s'enfantent les uns les autres pour finir dans un endettement hallucinant. N'oublions pas, à cette occasion, les atteintes qu'ont portées les endettements sur l'indépendance des pays tout au long de l'Histoire.


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