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Quelle politique agricole pour une transition démocratique en Tunisie?
Publié dans L'expert le 10 - 06 - 2011

Les rares diagnostics qui ont été faits, ont concerné essentiellement le tourisme qui a bénéficie d'une attention toute particulière. A l'opposé, le secteur agricole a été le parent pauvre.
Six professeurs chercheurs en agronomie et économie rurale et des représentants d'organisations non gouvernementales ont conjugué leurs efforts en vue de pallier les défaillances et sensibiliser l'opinion publique à la nécessité d'asseoir une politique agricole de nature à développer ce secteur et le moderniser.
Deux mois de recherches et d'analyse ont permis à ce groupe de travail d'élaborer des documents devant servir de base à une réflexion plus approfondie en vue de préparer le nouveau démarrage, voire l'envol du secteur.
Il est utile de rappeler que l'initiative revient à ce groupe de travail qui a bénéficié d'un appui inestimable de deux pays amis, à savoir, l'Allemagne par le biais de la G.I.Z (Office Allemand de la Coopération Technique) et la France par le biais de l'AFD (Agence Française de Développement). D'ailleurs, cette coopération et ce soutien de deux pays européens ont permis de faire participer à l'atelier de réflexion organisé sur le thème « Quelle politique agricole pour une transition démocratique en Tunisie ? », de deux professeurs respectivement espagnole et portugais. Felisa Cena, ingénieur espagnole spécialisée dans les questions relatives à l'Economie de l'Eau et qui a réalisé des travaux sur les politiques agricoles en Espagne et en Amérique Latine et Mr. Fernando Baptista professeur à l'Institut Technique de Lisbone et qui a occupé le poste de Ministre de l'Agriculture pendant la période de la Révolution des Œillets. Ces deux hôtes ont présenté des analyses, de la situation qui prévalait dans le secteur agricole au moment des révolutions espagnole et portugaise et ont apporté des témoignages qui ont fait l'objet d'une attention toute particulière de la part des participants aux travaux de l'atelier.
Quant à l'objectif assigné à cet atelier, Ali Abaab PhD en économie agricole, Ancien Enseignant-Chercheur, qui est l'un des initiateurs de cette rencontre, a indiqué que « l'organisation d'une journée de réflexion sur les politiques agricoles et de gestion des ressources naturelles a pour objectif d'engager un débat autour du rôle de l'agriculture, du développement rural et de la gestion des ressources naturelles. Il s'agit de contribuer à l'enrichissement d'un débat public autour de ces questions et sur les orientations de politique agricole ».
Cette journée a été organisée en deux séances avec deux témoignages espagnol et portugais.
Les trois exposés présentés ont concerné « l'évolution du modèle de développement économique et social et le rôle du secteur », la « gouvernance du secteur et les rapports entre Etat, agriculteurs et organisations professionnelles » et enfin l'impact des politiques agricoles sur les performances du secteur ».
Des exposés qui ont passé en revue les diverses politiques adoptées depuis les premières années de l'indépendance (56-64) jusqu'à la période de post-ajustement (94-2011). Ces politiques suivies ont été classées en quatre temps :
a) 1956-1969 : L'agriculture au service du développement.
b) 1970-1982 : l'agriculture au service de l'industrie de sous-traitance.
c) 1982-1994 : L'agriculture comme outil de développement régional.
d) 1994-2011 : L'agriculture comme base exportatrice et préférence à la consommation.
Si la première période a été caractérisée par l'affirmation de la souveraineté nationale, la seconde a été celle de la tentative d'un « développement construit », la troisième (1970-1982) est celle du retour au libéralisme. Pendant la quatrième période qui va de 1982 à 1994, une tentative d'équilibrage entre les régions a été entamée, caractérisée par la fin progressive de l'Etat-Providence. A partir de 1994 on enregistre l'approfondissement de la libéralisation. Les résultats ont été dans l'amélioration de la balance agricole et alimentaire, mais aussi de l'aggravation de l'épuisement des ressources naturelles et de la mainmise sur des terres agricoles et des ressources naturelles.
Ainsi, il ressort de l'exposé présenté par MM Mohamed Elloumi et Ali Abaab qu'en dépit, de certains résultats positifs, le modèle adopté pour le développement du secteur a atteint ses limites écologiques, sociale et de sécurité alimentaire.
Les intervenants ont appelé à l'adoption d'un modèle de développement tenant compte d'un nouveau contrat entre société et monde agricole et rural.
Quant à M. Leith Ben Becher, Agriculteur et Président de l'Association pour l'Agriculture Durable (APAD) après avoir rappelé l'impact négatif de l'expérience collectiviste a fait remarquer que malgré un retour à un modèle agricole libéral, la faible implication de l'organisation syndicale dans la définition de la politique agricole a beaucoup nui à l'agriculture et renforcé la tutelle de l'Etat. L'exposé a appelé au renouvellement de la gouvernance du secteur agricole par la nécessité de définir un nouveau contrat social entre le monde agricole et le reste de la société.
Une session a été consacrée aux deux témoignages des politiques agricoles espagnole et portugaise pendant la période de passage à la démocratie dans ces deux pays.
Il en ressort des ressemblances frappantes entre les situations dans les trois pays, notamment ce fossé entre le discours politique et la réalité sur le terrain. Il a donc fallu engager des réformes agraires. D'autant que l'objectif consiste à apporter un appui à la modernisation de l'agriculture à travers l'investissement, le crédit et les prix pour développer une politique de démocratisation des institutions agricoles et constituer un syndicalisme libre et représentatif et, enfin, résoudre la question de la terre, c'est-à-dire intervenir dans la propriété de la terre pour la rendre plus adaptée aux exigences du développement ... »
Ce qui est resté de tout cela, c'est la dignité retrouvée des paysans, autrefois simples ouvriers, humiliés dans leur condition : « La Constitution a inscrit dans son texte la propriété communautaire », souligne-t-il. La politique de soutien aux petits et aux moyens agriculteurs par une politique qui assure l'écoulement de la production à des prix raisonnables a joué un rôle déterminant dans le devenir de la réalité agricole, que ce soit au Portugal ou dans les autres pays d'Europe.
Le fort soutien de l'Union Européenne a été déterminant pour que ces deux pays gagnent le pari de la modernisation de l'agriculture.


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