Les premières informations en provenance d'Algérie annoncent un boycott massif des élections législatives algériennes anticipées de ce 10 mai 2012. Ce désintéressement da population algérienne est en fait une forme de contestation qui secoue l'Algérie depuis des décennies, faute d'espérer un véritable changement politique. L'abstention est également assimilée par les algériens comme le seul moyen d'expression dans leur pays. Le peuple algérien la considère comme un bras de fer qui l'oppose avec le pouvoir en place et exprime le souhait de battre les 63% d'abstention de 2007. Ce boycott n'est également que la condamnation des dysfonctionnements multiples qui minent la société algérienne. Ces dysfonctionnements ont des effets néfastes tels : le manque de vaccins, le retour des maladies infectieuses, le manque des médicaments essentiels, de sérums, d'antibiotiques, d'anesthésiants, la crise chronique du logement, le chômage, l'injustice et j'en passe. Ce boycott est également le résultat de l'existence de facto d'un Etat d'urgence permanent. Le régime algérien, ayant une peur viscérale de la société civile, a officialisé de nouvelles lois qui ont fortement durci les conditions et interdits de l'état d'urgence. Pour exemple, il est pratiquement impossible de créer une association en Algérie. Ce qui fait que ce pays se singularise par un retour en arrière dans le domaine de la liberté d'association Ce boycott est également l'expression du peuple algérien de rejet de toutes formes d'intimidation. De multiples arrestations arbitraires ont été opérées par les services de sécurité algériens, notamment parmi ceux qui appelaient au boycott ou distribuaient des tracts anti-gouvernementaux et dénigraient la mascarade électoral. D'ailleurs, la traque aux boycotteurs s'est intensifiée à l'approche du jour J et les services de renseignement algériens ont eu pour mission première de surveiller et de s'infiltrer sur le Net. Résultat de cette opération d'envergure, le 07 mai 2012, dans un vaste coup de filet, plus de 150 personnes ont été arrêtées en quelques heures. Au final, ce boycott massif de l'électorat algérien attendu est la démonstration que les algériens ne croient pas en une solution collective et que les revendications restent très corporatistes pour le partage équitable de la rente pétrolière. C'est la question de la redistribution de la richesse nationale, que sont les revenus des hydrocarbures, qui explique largement l'impasse de la transition politique en Algérie. C'est pourquoi, les algériens n'iront pas voter ce 10 mai 2012. Ils ne veulent pas cautionner un régime qu'il rejette. Les urnes algériennes attendront désespérément des électeurs qui ne viendront jamais. Les questions que l'on est en droit de se poser sont celles-ci : comment réagira le pouvoir pour inverser la tendance ? Par des fraudes massives ? Comment ripostera le peuple algérien à cette tentative ? S'achemine-t-on vers des émeutes ? Tous les ingrédients sont présents. Les réponses dans quelques heures.