Dans divers pays est installée une politique économique dite de « rigueur ». En Europe, cette mesure est déjà de mise en Espagne, Italie et bien entendu la Grèce. Aujourd'hui même Londres annonce qu'elle compte faire appliquer une politique d'austérité. Au Japon même l'heure est à la restriction. Une politique économique d'austérité est pour le moins impopulaire. Aussitôt annoncée, elle déclenche des contestations par des mouvements de manifestation en masse dans les rues. Mais alors qu'est-ce qu'une politique de rigueur ? Pourquoi est-elle impopulaire ? Qui dit politique économique de rigueur, l'oppose de façon dichotomique à la politique de relance économique dont l'économiste Keynes est le père fondateur. Ces deux approches de l'économie éveillent dans leur dualité la vieille dialectique travail-capital. Une politique de rigueur favorise plutôt le capital puisque l'intérêt est que la relance passe par une économie qui favorise les investissements par une baisse des charges des entreprises. L'idée étant d'encourager la venue des capitaux étrangers pour rééquilibrer la balance des paiements. Une politique de rigueur appelée aussi « politique de l'offre » s'appui sur la « compétivité économique » pour une meilleure santé de l'économie en vue à terme, de favoriser la création d'emploi. Les salaires sont forcément gelés pour une bonne rentabilité des entreprises. Ces mesures restrictives sont aux antipodes des politiques « keynésiennes » appelées encore « politique de la demande » qui préconisent pour la relance de l'économie, la hausse des salaires ce qui entraîne une hausse de la consommation et par ricochet la hausse de la production pour répondre à la demande. Ces deux théories ont été pensées pour une relance de l'économie. Or, dans le contexte actuel, toute politique économique est instaurée pour sauvegarder la solvabilité du pays. La Grèce qui fait figure de mauvais élève de l'Europe, depuis qu'a été déclarée sa faillite, en est le meilleur exemple. L'Europe décide désormais la politique économique de ses Etats membres, surtout depuis le projet de la chancelière allemande Angela Merkel, de faire voter le budget des Etats par l'Europe.