Décidément le président Donald Trump est très inspiré par sa tournée dans les pays du Golfe et l'avalanche sans précédent de pétrodollars. Sans oublier son cadeau un plus "personnel" de 400 millions de dollars, très controversé, le seul "Kingdom of Heaven" (Royaume des Cieux) volant au monde. Après sa saillie sur le "bonheur" des Gazaouis il se rappelle au bon souvenir de la France et de son président, Emmanuel Macron. Justement ce dernier s'était gaussé des fulgurances de Trump sur le dossier de Gaza, notamment tous ces projets immobiliers que le républicain rêve de réaliser dans l'enclave palestinienne. Le président américain a riposté sur un tout autre sujet. Flanqué des soldats américains, il a choisi le décor de la plus grande base militaire au Moyen-Orient, à Al Udeid, à Doha (Qatar), pour tirer en direction de Paris. Le président américain a magnifié l'intervention américaine lors de la Seconde Guerre Mondiale, décisive pour stopper définitivement l'Allemagne nazie. Là il a milité pour de nouveaux jours fériés – «mais travaillés» – aux Etats-Unis afin de la célébrer. Mais il n'a pas dit que ça, la suite détonne… «On adore la France non ? Mais je pense qu'on en a fait un peu plus que la France pour gagner la guerre. Est-ce que vous n'êtes pas d'accord ? Je ne veux pas faire le malin mais quand Hitler a fait son discours à la Tour Eiffel, ce n'était pas vraiment génial», a asséné Trump. Des propos aux allure de boutade, pas très fine il faut le reconnaître. On ne fait pas de boutade sur un sujet aussi sensible que l'occupation de la France par les troupes d'Adolf Hitler, surtout quand on connait les implications de cette affaire, notamment la collaboration active de l'Etat français dans les horreurs signées par l'armée allemande (déportation des juifs, exécutions sommaires des résistants, etc.). Trump est simpliste, ignare, inculte mais il sait que le sujet est délicat. Le président américain voulait toucher, faire mal, donc il a foncé. Après ce missile il a fait un temps d'arrêt. Puis a embrayé avec une conversation téléphonique avec son homologue français, «un bon gars vraiment». Dans cet appel Macron parlait des célébrations autour du 8 et de la «victoire sur les Allemands»… «Non mais c'est génial, mais on ne se récompense pas assez pour ce qu'on a fait. Et je me suis dit mais c'est quoi ce délire, tous les pays à qui j'ai parlé la semaine dernière fêtent leur victoire mais pas nous (…) La Russie commémore, la France commémore, tout le monde fête ça sauf nous», a glissé Trump. Il n'a pas pu s'empêcher de marteler que ce sont les USA qui avaient «gagné la guerre». «Ils [les autres pays, ndlr] ont aidé, mais sans nous, ils n'auraient pas gagné la guerre. On parle tous allemand ? Vous le savez, non ? Sans nous, ils parleraient allemand, peut-être un peu japonais aussi. On a gagné la guerre. Et on est les seuls à ne pas fêter ça», a de nouveau taclé le président américain. Après ça qu'il ose nous dire qu'il faisait simplement de l'esprit pour amuser la galerie. Son message est très politique, surtout que très prochainement il ferraillera contre l'Union européenne pour fixer le cadre des droits de douane, un dossier dans lequel Paris a pris le leadership. Trump lors de son premier voyage officiel en France, en juillet 2017, avait félicité chaleureusement Macron pour le défilé militaire impeccable de la Fête nationale et avait promis de le reproduire à Washington. Bref, entre les deux hommes c'est l'amour vache.
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