La municipalité de Barcelone a officiellement annoncé ce vendredi la rupture de ses relations institutionnelles avec le gouvernement israélien, ainsi que la suspension de son accord de jumelage avec la ville de Tel-Aviv, signé le 24 septembre 1998. Cette décision s'inscrit dans une démarche politique visant à dénoncer les violations du droit international et à exiger le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien. Le conseil municipal, réuni en séance plénière, a voté en faveur d'une motion comportant une vingtaine de mesures. Elle a été soutenue par le Parti socialiste catalan au pouvoir, ainsi que par plusieurs partis de gauche et formations indépendantistes. Selon le maire de la ville, Jaume Collboni, « le niveau de souffrance et de pertes humaines à Gaza au cours des 18 derniers mois, aggravé par les récentes attaques israéliennes, rend toute relation entre Barcelone et Tel-Aviv intenable ». Un geste fort à portée diplomatique Outre la suspension du jumelage, la motion appelle également le conseil d'administration du Salon de Barcelone à ne plus accueillir de stands gouvernementaux israéliens, ni d'entreprises liées au secteur de l'armement ou à tout autre domaine tirant profit, selon les termes du texte, « du génocide, de l'occupation, de l'apartheid et du colonialisme exercés contre le peuple palestinien ». D'autres mesures, bien que hors du champ direct de compétence de la municipalité, sont également à l'étude, notamment une recommandation pour que le port de Barcelone refuse l'accès aux navires suspectés de transporter des armes à destination d'Israël. Un précédent déjà en 2023 Ce n'est pas la première fois que Barcelone affiche une position aussi tranchée. En février 2023, l'ancienne maire Ada Colau avait déjà suspendu les relations de la ville avec Israël, avant que la décision ne soit annulée quelques mois plus tard après l'élection de Jaume Collboni. Le retour de cette initiative souligne une évolution de la position du maire actuel, dans un contexte international marqué par une attention croissante à la situation à Gaza. Reconnaissance de la Palestine : un climat tendu Cette décision municipale intervient dans un climat diplomatique déjà tendu entre l'Espagne et Israël. Le 28 mai 2024, le gouvernement espagnol dirigé par Pedro Sanchez a officiellement reconnu l'Etat de Palestine, aux côtés de l'Irlande et de la Norvège. Cette reconnaissance avait suscité une vive réaction de la part de Tel-Aviv. Pedro Sanchez, l'un des chefs de gouvernement européens les plus critiques à l'égard de Benjamin Netanyahou, continue de plaider pour une réponse ferme de l'Union européenne face à ce qu'il qualifie de « violation des droits humains » dans les territoires palestiniens. Un engagement municipal qui résonne Le geste de Barcelone, bien qu'institutionnellement limité à une échelle locale, s'ajoute à un mouvement plus large de villes et d'organisations européennes prenant position sur la situation en Palestine. Il témoigne aussi d'une mobilisation croissante de la société civile catalane en faveur des droits des Palestiniens, dans un moment où les tensions ne cessent de croître au Proche-Orient. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!