Le bilan s'alourdit au Texas, durement frappé par des inondations soudaines et dévastatrices qui ont causé la mort d'au moins 82 personnes. Le drame s'est concentré autour du camp Mystic, un camp d'été pour jeunes filles situé sur les rives du Guadalupe River, littéralement arraché par la montée brutale des eaux. Alors que les recherches de 41 disparus se poursuivent dans des conditions extrêmement dangereuses, la gestion fédérale de la crise suscite de vives critiques à l'encontre du président Donald Trump. Un camp d'été transformé en zone sinistrée Les pluies torrentielles qui se sont abattues vendredi matin sur le centre du Texas ont engendré une crue soudaine, faisant grimper le niveau du fleuve de 8 mètres en seulement 45 minutes. À ce moment-là, quelque 750 jeunes filles se trouvaient dans le camp Mystic, dont plusieurs dizaines sont portées disparues, y compris 10 enfants et leur encadrante, selon les autorités locales. Le gouverneur Greg Abbott, en déplacement sur le site dévasté, a évoqué une scène de désolation : « Le camp a été détruit de manière atroce, comme je n'ai jamais vu dans aucune catastrophe naturelle », a-t-il déclaré. Il a promis de ne « pas s'arrêter tant que toutes les filles n'auront pas été retrouvées ». Les comtés de Travis, Burnet, Kendall, Tom Green et Williamson ont également enregistré 10 décès supplémentaires, selon le colonel Freeman Martin du Département de la sécurité publique du Texas, qui anticipe une hausse du bilan dans les prochains jours. Secours compliqués et alerte aux nouvelles pluies Les équipes de secours, aidées par des bénévoles, fouillent sans relâche les berges, les habitations détruites et les amas de débris à la recherche de survivants. L'accès est difficile : terrain escarpé, courants violents, risques environnementaux tels que la présence de serpents aquatiques. La National Weather Service a averti que les orages allaient se poursuivre jusqu'à mardi, menaçant à nouveau des zones déjà saturées en eau. Des sirènes et alertes mobiles ont brièvement déclenché la panique dans le comté de Kerr, mais les autorités ont rapidement démenti toute menace imminente sur le camp. Une catastrophe aux lourdes responsabilités Au-delà du choc et du deuil, les questions fusent sur les défaillances du système d'alerte et la capacité des autorités locales et fédérales à anticiper et répondre à de telles crises. Le président Donald Trump, critiqué pour avoir réduit massivement les budgets des agences de météorologie et de gestion des catastrophes, a rejeté toute responsabilité. Depuis son club de golf à Bedminster (New Jersey), Trump a qualifié les inondations de « catastrophe centennale », assurant que « personne ne pouvait prévoir ce qui est arrivé ». Il a tout de même signé un décret de catastrophe majeure pour le comté de Kerr, permettant à la FEMA (l'agence fédérale de gestion des urgences) d'intervenir. Interrogé sur sa volonté de réduire ou réformer la FEMA, Trump a éludé : « C'est une discussion pour plus tard. Pour l'instant, nous travaillons. » Il a également confirmé qu'il n'envisageait pas de réembaucher les météorologues fédéraux licenciés, soulignant que même les meilleurs « n'avaient rien vu venir ». Une intensité jamais vue, liée au changement climatique ? Les scientifiques et climatologues soulignent que si le Texas a déjà connu des inondations soudaines, l'intensité, la vitesse et l'ampleur de cet épisode sont hors normes. Selon les experts, le réchauffement climatique induit par l'homme accentue la fréquence et la gravité des phénomènes extrêmes : sécheresses, canicules et inondations. Le camp Mystic, dirigé par un couple décédé dans la catastrophe, n'est qu'un des multiples sites sinistrés. Une directrice d'un autre camp d'été voisin a également péri. Les témoignages évoquent des maisons arrachées, des véhicules submergés, et des familles entières endeuillées, alors que l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise d'heure en heure. Ainsi, le Texas vit l'une des pires catastrophes naturelles de son histoire récente. Derrière les chiffres, ce sont des vies brisées, des familles en deuil, et une nation qui interroge la résilience de ses institutions face à un dérèglement climatique de plus en plus visible. La réponse fédérale, déjà critiquée, sera scrutée dans les jours à venir — tout comme les choix politiques qui l'ont précédée. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!