Le célèbre chanteur libanais Ragheb Alama a été suspendu de toute activité musicale en Egypte et convoqué pour une enquête disciplinaire par le syndicat égyptien des professions musicales. La décision a été annoncée par Mustafa Kamel, président du syndicat, à la suite d'un incident jugé contraire aux valeurs sociales et culturelles égyptiennes. Une scène jugée choquante Lors d'un concert récent dans une station touristique en Egypte, une jeune femme est montée sur scène pour embrasser l'artiste, déclenchant une vague de critiques sur les réseaux sociaux. La scène, filmée et largement relayée, a été qualifiée de « situation inacceptable » par de nombreux internautes et responsables culturels. Dans un communiqué officiel, Mustafa Kamel a condamné un « comportement indécent contraire aux traditions et aux valeurs de la société égyptienne », rappelant que les scènes musicales en Egypte « ont toujours été le théâtre de performances artistiques nobles, et non de gestes provocateurs ou inappropriés ». Une procédure disciplinaire enclenchée Le président du syndicat a précisé que le chanteur sera convoqué au siège de la corporation pour s'expliquer sur ce comportement qu'il juge « intentionnel ». En attendant, le permis de chanter en Egypte de Ragheb Alama a été suspendu. La mesure restera en vigueur jusqu'à la tenue de l'audition. Au-delà de l'artiste, la salle de spectacle et son propriétaire pourraient également être sanctionnés. Le syndicat a en effet annoncé avoir saisi la Chambre des établissements touristiques, avec laquelle une réunion est prévue afin de déterminer les responsabilités de chacun. « Ce concert est un affront clair et délibéré aux coutumes et traditions locales », a insisté Mustafa Kamel. Une affaire à portée diplomatique Dans son message, le président du syndicat a tenu à exprimer son respect pour le peuple libanais et son homologue au Liban, le président du syndicat des musiciens Fared Bou Saïd. Toutefois, il a souligné que le territoire égyptien ne tolérera pas de telles dérives, quel que soit l'artiste. Cette affaire relance le débat sur la liberté d'expression artistique et les limites imposées par les codes culturels dans certains pays arabes. Si Ragheb Alama n'a pas encore réagi officiellement à cette suspension, la décision du syndicat égyptien pourrait affecter d'autres artistes internationaux se produisant en Egypte. Ce nouvel épisode démontre la fermeté croissante des institutions culturelles égyptiennes face à ce qu'elles considèrent comme des « dérives » sur scène. Le cas de Ragheb Alama pourrait désormais servir d'exemple pour toute la scène artistique arabe, entre respect des traditions et liberté scénique. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!