Le département d'Etat américain a annoncé la mise en place d'un projet pilote inédit qui pourrait imposer aux ressortissants de certains pays une caution allant jusqu'à 15 000 dollars pour obtenir un visa touristique ou d'affaires. Cette mesure, dévoilée lundi 4 août, s'inscrit dans le cadre de la politique migratoire durcie de l'administration Trump, qui entend limiter les dépassements de séjour autorisé sur le sol américain. Selon la notice officielle, la mesure entrera en vigueur 15 jours après sa publication au registre fédéral, prévue pour le mardi 6 août. Le dispositif devrait être expérimenté sur une période de 12 mois, dans le but d'évaluer son efficacité comme outil de dissuasion face à l'immigration illégale. Qui est concerné ? Le programme cible les ressortissants de pays identifiés par le Département d'Etat comme ayant des taux élevés de dépassement de durée de séjour ou dont les systèmes de vérification sont jugés insuffisants. La liste exacte des pays visés n'a pas été rendue publique, mais les observateurs estiment que plusieurs pays africains et asiatiques pourraient être concernés, compte tenu des tendances migratoires et des récentes décisions diplomatiques. Les agents consulaires américains auront le pouvoir discrétionnaire d'exiger cette caution, qui devra être versée au moment de l'obtention du visa. Le montant pourrait atteindre jusqu'à 15 000 dollars, une somme restituée à condition que le demandeur quitte bien les Etats-Unis avant la fin de son visa. Une réponse à 500 000 dépassements de séjour Le document publié par le département d'Etat indique qu'environ 500 000 personnes ont dépassé la durée de leur visa durant l'année fiscale 2023 (d'octobre 2022 à octobre 2023). Un chiffre jugé préoccupant par l'administration américaine, qui considère ce phénomène comme un vecteur majeur de l'immigration clandestine. En réponse, cette caution est censée inciter les visiteurs à respecter scrupuleusement les conditions de leur séjour. En cas de non-respect, les autorités se réservent le droit de retenir la caution et de déclencher des mesures d'interdiction d'entrée future. Contexte politique tendu Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump a remis la question migratoire au cœur de son programme, multipliant les mesures restrictives et dissuasives. Ce projet pilote s'ajoute à une série d'initiatives visant à resserrer l'octroi des visas, notamment envers certains pays africains, régulièrement ciblés par l'administration pour leurs taux de non-retour élevés. Cette mesure pourrait avoir des répercussions diplomatiques importantes, notamment pour les pays dont les ressortissants voyagent fréquemment pour raisons professionnelles, familiales ou médicales. Elle risque également de limiter les flux touristiques, déjà fragilisés par la perception de l'image des Etats-Unis à l'étranger. Ainsi, alors que la lutte contre l'immigration irrégulière reste un enjeu central de la politique américaine, la mise en place d'une caution pour l'obtention de visas marque une escalade dans le contrôle des entrées aux Etats-Unis. Si Washington espère dissuader les abus, cette décision suscite déjà des interrogations quant à son efficacité réelle et ses effets sur la mobilité internationale, notamment pour les ressortissants des pays les plus fragiles économiquement. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!