Les autorités américaines ont annoncé ce mercredi une nouvelle directive qui impose aux étudiants étrangers souhaitant poursuivre leurs études aux Etats-Unis de rendre leurs profils sur les réseaux sociaux accessibles au public. L'objectif affiché : permettre aux services consulaires de détecter d'éventuels contenus jugés anti-américains. Cette mesure, dévoilée par un haut responsable du département d'Etat sous couvert d'anonymat, prévoit une vérification approfondie des publications personnelles. Les agents consulaires procéderont à un contrôle minutieux des comptes sociaux des candidats, dans le cadre de ce que l'administration américaine qualifie de « vérification renforcée ». Des profils publics exigés pour examen Les demandeurs de visa devront ajuster les paramètres de confidentialité de leurs comptes pour les rendre entièrement publics. L'objectif : s'assurer qu'ils ne manifestent pas d'hostilité envers les Etats-Unis, sa culture ou ses institutions. Cette directive s'inscrit dans le prolongement d'un décret présidentiel signé par Donald Trump dès janvier, appelant à un filtrage renforcé des ressortissants étrangers. Depuis cette directive, le secrétaire d'Etat Marco Rubio a suspendu la prise de rendez-vous pour les visas étudiants dans toutes les représentations diplomatiques américaines à l'étranger, en attendant la mise en œuvre de ce nouveau protocole. Critiques politiques et antisémitisme scrutés En avril dernier, le ministère de la Sécurité intérieure avait déjà indiqué que les demandes de visa étudiant seraient désormais examinées à la recherche de toute « activité antisémite », notamment dans le contexte des manifestations étudiantes critiques à l'égard de l'offensive israélienne sur Gaza. Plusieurs visas ont été révoqués pour des étudiants ayant participé à ces mouvements sur les campus américains. Par ailleurs, l'université de Harvard a été dans le viseur de l'administration Trump, qui a tenté d'en interdire l'accueil d'étudiants étrangers. Des conséquences sur l'attractivité universitaire américaine Les universités américaines, qui accueillent chaque année plusieurs centaines de milliers d'étudiants internationaux, notamment venus de Chine et d'Inde, pourraient voir leur attractivité affectée par ces nouvelles restrictions. Depuis plus de dix ans, les autorités américaines examinent déjà les réseaux sociaux des candidats à la carte verte ou à l'immigration, mais cette nouvelle mesure marque une extension explicite à la population étudiante étrangère. À noter : ces annonces interviennent alors que les tensions internationales, notamment autour du conflit au Proche-Orient, influencent fortement la politique migratoire américaine. Plusieurs ONG dénoncent un glissement vers une surveillance généralisée à caractère politique. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!