« Perseverare diabolicum », dit l'adage. Et Donald Trump, fidèle à lui-même, semble avoir fait sienne cette maxime... au moins quand il s'agit de confondre les cartes. La semaine dernière, lors du sommet avec Vladimir Poutine à Anchorage, capitale de l'Alaska, le président américain a une nouvelle fois oublié un détail pourtant simple : l'Alaska n'est pas la Russie, mais bien le 49e Etat américain. À bord d'Air Force One, en route vers cette rencontre de haut niveau, Trump a confié au journaliste de Fox News Bret Baier qu'il « rentrerait aux Etats-Unis » si aucun accord n'était trouvé. Une déclaration ambitieuse... si l'on omet le fait qu'il se trouvait déjà sur le territoire américain. Trois confusions en une semaine Ce n'était pas un simple dérapage verbal. Quatre jours plus tôt, le 11 août, depuis la Maison-Blanche, Trump avait déjà répété à deux reprises qu'il « allait en Russie » pour rencontrer Poutine. « Ce sera une grande chose. Nous allons aller en Russie. Ce sera un grand accord », avait-il martelé, visiblement convaincu que traverser le détroit de Béring ne nécessitait pas de visa. L'histoire, pourtant, est limpide : en 1867, les Etats-Unis ont acheté l'Alaska à la Russie pour 7 millions de dollars. Un territoire surnommé à l'époque « l'Amérique russe », mais qui est devenu depuis un Etat à part entière Vendredi soir, après sa rencontre avec Poutine, Donald Trump a reconnu qu'il n'y avait finalement « pas d'accord »... pas même un petit. Mais, dans un virage rhétorique maîtrisé, il a salué une réunion « très productive » et un entretien « constructif », qu'il a noté « 10 sur une échelle de 1 à 10 ». Sur le fond, peu de détails, si ce n'est un message : « Maintenant ça dépend vraiment du président Zelensky... et aussi des pays européens », a-t-il affirmé, appelant à une implication accrue pour mettre fin au conflit en Ukraine. L'Alaska, entre hommage et confusion Ironie du sort, Donald Trump n'a pas toujours négligé l'Alaska. Lors de son discours d'investiture, il avait rendu hommage à William McKinley, président républicain de 1897 à 1901, en rebaptisant de son nom le plus haut sommet d'Amérique du Nord, que Barack Obama avait renommé « Denali ». Mais trois lapsus en une semaine sur un territoire qu'il a lui-même mis en avant ? Voilà qui donne un relief inattendu à sa réputation d'« homme du deal »... et qui prouve qu'en politique internationale comme en géographie, certaines cartes ne se mettent pas à jour toutes seules. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!