La rencontre du 15 août 2025 à Anchorage, en Alaska, entre Donald Trump et Vladimir Poutine a offert au président russe une nouvelle opportunité d'affirmer sa stature internationale. Si Poutine a, une fois de plus, semblé imposer ses conditions face à un Trump en quête de détente diplomatique, il est loin d'avoir obtenu ce qu'il espère sur le front ukrainien. Un duel diplomatique inégal Dès les premiers échanges, le ton a été donné : Poutine est arrivé avec un discours maîtrisé, articulé autour de la fin des sanctions et d'un « nouvel équilibre de sécurité en Europe ». Trump, lui, a multiplié les formules sur sa capacité à « trouver un deal », tout en laissant entrevoir une ouverture sur certains points clés, notamment un allègement partiel des restrictions économiques américaines contre Moscou. Mais derrière la rhétorique, les rapports de force sont clairs : * La Russie conserve un réseau diplomatique actif malgré son isolement occidental. * Les Etats-Unis, sous Trump, affichent une volonté de réduire leur engagement militaire et financier en Ukraine, laissant planer l'idée d'un compromis rapide. Les chiffres qui parlent Sur le terrain, la guerre en Ukraine entre dans son 1 270e jour sans victoire décisive pour Moscou. Selon les estimations occidentales, l'armée russe a perdu plus de 350 000 soldats (tués ou blessés) depuis février 2022, tandis que l'Ukraine, malgré le soutien militaire de l'OTAN, a vu ses lignes de front reculer dans certaines zones du Donbass. Sur le plan économique, la Russie a vu son PIB reculer de 2,3 % en 2022, avant un rebond de 3,1 % en 2023 grâce aux exportations d'énergie vers l'Asie. Mais l'inflation reste élevée (8,4 % en juillet 2025) et les investissements étrangers directs ont chuté de plus de 70 % depuis le début du conflit. Poutine, gagnant sur l'image, perdant sur l'Ukraine En Alaska, Poutine a pu se présenter comme un chef d'Etat incontournable, capable de négocier d'égal à égal avec Washington. Cette mise en scène sert sa communication interne, où il apparaît comme celui qui tient tête à l'Occident. Pourtant, militairement et politiquement, il n'a pas remporté l'Ukraine : * Les grandes villes comme Kiev, Odessa et Dnipro restent hors de portée. * Les forces ukrainiennes continuent de recevoir du matériel occidental, même si les aides américaines sont plus conditionnées sous Trump. * La perspective d'un accord imposé à Kiev reste incertaine, d'autant que le président Volodymyr Zelensky rejette toute concession territoriale majeure. Un statu quo dangereux Cette rencontre a surtout confirmé un risque : celui d'un gel du conflit qui laisserait la Russie en position de consolider ses gains territoriaux, tout en épuisant l'Ukraine à long terme. Les alliés européens redoutent que les concessions évoquées par Trump affaiblissent la dissuasion occidentale, offrant à Poutine une victoire stratégique sans bataille décisive. En résumé, Vladimir Poutine a marqué un point dans le jeu diplomatique en Alaska en affichant sa capacité à dialoguer directement avec Washington. Mais sur le terrain ukrainien, les réalités militaires et économiques lui rappellent que la victoire totale reste hors de portée. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!