Le prochain sommet de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) aura lieu en avril ou mai, le plus probablement à Tunis a annoncé, jeudi 9 février 2012, Aziz Krichène, ministre Conseiller auprès du président de la République . Comme les bonnes nouvelles n'arrivent rarement seules, ce sommet devrait concrétiser la création d'une zone de libre-échange maghrébine, la libre circulation des personnes, des marchandises, des capitaux, des services, mais aussi de la main-d'œuvre. Les Maghrébins donneront ainsi le coup d'envoi de la zone de libre-échange intra-africaine, prévue à l'horizon de 2017. Ces décisions devraient moyennant des accords spécifiques, recaler, Ipso facto, au registre des mauvais souvenirs la fermeture des frontières algéro-marocaines . Autre nouveauté escomptée et non des moindres : les Maghrébins installés dans quelques pays du Maghreb seront autorisés à voter lors des élections locales, municipales et régionales. Les cinq pays maghrébins devraient aussi convenir, au cours de ce sommet, de la nécessité de prendre communément et prestement en charge les affaires sécuritaires dans la région du Sahara, en étroite collaboration avec les Etats du Sahel. Il est, en effet, communément admis que le péril sécuritaire sévit dans le Sahara : réseaux terroristes, crime organisé, trafic de drogue, vente d'armes, kidnappings répétés… Dans la seule Libye, on compterait environ dix millions d'armes de poing. Et l'aviation civile internationale craint franchement la prolifération des missiles sol-air dans la région du Sahara. La nature et la géographie n'admettent pas le vide. A défaut de la prise en charge des affaires sécuritaires dans le Sahara, beaucoup de forces étrangères et impériales s'immisceraient dans la brèche de l'incurie pour y élire domicile à perpétuelle demeure. Les cinq Etats maghrébins sont d'accord pour ce nouveau grand rendez-vous avec l'histoire. La grande Histoire. En tournée dans les Etats maghrébins, M. Moncef Marzouki, président de la République, s'y investit. Il a annoncé la couleur lors du dernier sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba. Dans son discours, il avait déploré que l'un des pays fondateurs de l'UA soit absent, à savoir le Maroc. Ce n'est visiblement pas tombé dans l'oreille d'un sourd. La grande famille maghrébine s'apprête à des retrouvailles brillantes. Un signal fort à l'endroit des peuples maghrébins fatigués de tant de désunion, d'exclusive et de surplace sur les rivages du néant. Lorsqu'on sait que le coût du non-Maghreb s'élève, pour chaque pays, à deux points de croissance en moins chaque année, on mesure l'étendue du désastre. L'espoir pan-maghrébin renaît. Le chaudron de l'histoire bout. “A cœur vaillant rien d'impossible”.