Un scénario pour l'après-guerre à Gaza se dessine dans les couloirs diplomatiques. Selon le Wall Street Journal, citant des responsables arabes et américains, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, âgé de 72 ans, pourrait être nommé « gouverneur intérimaire » du territoire palestinien dans le cadre d'un projet porté par l'administration Trump. Le plan, encore à l'étude, prévoit la création d'une autorité internationale de transition, soutenue par une force de maintien de la paix à dominante arabe, qui administrerait la bande de Gaza pendant plusieurs années avant de transférer la gestion complète aux Palestiniens. Cette structure serait composée de technocrates palestiniens, choisis pour assurer la neutralité et la continuité des services publics. Les contours du projet Les informations relayées indiquent que le mandat de cette autorité inclurait la supervision de la reconstruction de Gaza, la gestion des frontières avec le soutien de forces internationales et, à terme, un transfert progressif des responsabilités vers l'Autorité palestinienne. Toutefois, aucun calendrier précis n'a encore été établi. Parmi les conditions, la libération de tous les prisonniers et le désarmement complet du Hamas figurent comme étapes incontournables. Des observateurs soulignent que l'adhésion d'Israël et du mouvement Hamas reste une barrière majeure à franchir. Une figure controversée La désignation de Tony Blair divise déjà. Si son rôle dans les accords du Vendredi saint en Irlande du Nord en 1998 lui vaut encore le respect comme artisan de paix, son soutien à l'invasion de l'Irak en 2003 continue de susciter des critiques virulentes dans le monde arabe. Ce passé rendrait sa mission à Gaza particulièrement délicate. Blair n'est pas étranger au dossier. Entre 2007 et 2015, il a occupé la fonction d'émissaire du Quartette pour le Moyen-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU), travaillant déjà sur des projets de développement économique palestiniens. Ces derniers mois, il avait multiplié les contacts à Washington et dans les capitales arabes pour promouvoir une vision de l'après-guerre. Entre ambitions et incertitudes Selon plusieurs sources, la proposition aurait reçu un accueil favorable de la part de certains pays arabes et d'une partie de la direction palestinienne. L'implication directe de Donald Trump, qui soutient l'initiative, est perçue comme un facteur augmentant ses chances de succès par rapport à d'autres plans passés. Mais les obstacles restent nombreux : l'acceptation israélienne, le rejet attendu du Hamas, ainsi que les réticences à voir une figure occidentale diriger, même temporairement, un territoire palestinien. Par ailleurs, l'absence d'une perspective claire de création d'un Etat palestinien affaiblit la crédibilité du projet aux yeux de nombreux analystes. Une équation régionale sensible La nomination éventuelle de Tony Blair s'inscrit dans un contexte diplomatique tendu, alors que plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni, ont récemment reconnu l'Etat de Palestine. Pour certains observateurs, la mise en avant de l'ancien Premier ministre pourrait être interprétée comme une tentative de détourner l'attention de cette dynamique et de redonner l'initiative aux Etats-Unis. Le bureau de Tony Blair n'a pour l'heure pas commenté ces informations. Mais les tractations illustrent combien la communauté internationale cherche désespérément à dessiner les contours du « jour d'après » à Gaza, sans pour autant dissiper les nombreuses incertitudes qui pèsent encore sur l'avenir du territoire. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!