Des rassemblements menés par le collectif GenZ 212 ont de nouveau eu lieu dans plusieurs villes marocaines. Les mobilisations, parfois émaillées d'incidents, ont prolongé une séquence sociale déjà tendue. Le bilan humain reste porté à trois morts depuis le début de la semaine, après des tirs mortels à Lqliâa (près d'Agadir). Les autorités affirment avoir agi pour empêcher la prise d'armes par des émeutiers, une version qui n'a pas encore fait l'objet d'une vérification indépendante. Le ministère de l'Intérieur fait état d'au moins 263 membres des forces de sécurité blessés, 23 civils blessés et plus de 400 arrestations au total, dont 193 personnes déférées devant la justice. Les situations ont varié selon les localités : des affrontements ont été signalés dans le Souss, tandis que Casablanca, Oujda, Taza ou Salé ont connu des rassemblements plus encadrés. Une mobilisation jeune et connectée La dynamique s'organise largement en ligne. Le serveur Discord de GenZ 212 a dépassé les 130 000 membres, illustrant une coordination numérique soutenue. Les organisateurs disent privilégier des manifestations pacifiques et annoncent de nouvelles veillées pour la soirée, avec des points de ralliement diffusés en temps réel. Le déclencheur a été l'indignation face à des dysfonctionnements hospitaliers — dont un drame à Agadir — sur fond de préoccupations plus larges : qualité des services publics, chômage des jeunes et perception d'un écart entre les attentes sociales et les priorités budgétaires liées notamment à l'organisation de la Coupe du monde 2030. Plusieurs observateurs évoquent les plus importantes mobilisations des dernières années au Maroc. Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a dit « regretter » les décès et se dit ouvert au dialogue. L'exécutif assure vouloir travailler dans le cadre des institutions pour répondre aux revendications en santé et éducation. Des discussions exploratoires sont évoquées avec des acteurs associatifs, syndicaux et des relais de la jeunesse afin de tester un canal de concertation. Réactions internationales officielles Plusieurs capitales européennes appellent à la retenue et à la proportionnalité dans le maintien de l'ordre, tout en soulignant la nécessité d'un dialogue structuré. Des demandes de suivi consulaire sont formulées lorsqu'il y a des ressortissants concernés. Sur le plan médiatique, les grandes rédactions internationales mettent en avant l'ouverture au dialogue annoncée par Rabat, tout en rappelant le bilan consolidé : trois morts, centaines de blessés parmi les forces de l'ordre et centaines d'arrestations. Des réseaux de diaspora se structurent pour des veillées de solidarité à Paris, Bruxelles, Madrid, Berlin, Rome et Genève. Les annonces circulent pour le week-end, avec un cadrage pacifique et des revendications centrées sur la santé et l'éducation. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!