Les manifestations menées par le collectif « Gen Z 212 » ont poursuivi leur mobilisation pour une deuxième semaine consécutive au Maroc. Samedi, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, notamment Rabat, Casablanca, Tanger et Tétouan, avec des slogans appelant à lutte contre la corruption, création d'emplois et amélioration des services de santé et d'éducation. Dans ce contexte, le ministre de la Jeunesse et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a renouvelé l'appel de l'exécutif au dialogue, estimant que les difficultés des secteurs de la santé et de l'éducation sont héritées de gouvernements précédents et nécessitent des solutions structurelles. Le mouvement, qui revendique plus de 180 000 membres sur la plateforme Discord, insiste sur le caractère strictement pacifique de ses actions et rejette tout recours à la violence, aux dégradations ou aux actes de vandalisme. Les organisateurs affirment vouloir « formuler des revendications précises et mesurables » dans un cadre de concertation publique. Le nom « Gen Z 212 » renvoie à la fois à la génération Z (jeunes nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2000) et à l'indicatif téléphonique international du Maroc (212). Les autorités ont toutefois interdit ces rassemblements dès leur lancement la semaine dernière. Le ministère de l'Intérieur a fait état de plus de 350 personnes blessées depuis le début des tensions, majoritairement parmi les forces de sécurité. Par ailleurs, les autorités ont annoncé la mort de trois personnes lors d'un assaut nocturne contre un poste de gendarmerie à la localité de Al-Qalîa, près d'Agadir, au cours duquel les assaillants auraient tenté de s'emparer d'armes et de munitions. Sur le plan politique, le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch a réitéré son appel à un « dialogue transparent », invitant les représentants du mouvement à formuler des propositions concrètes pour répondre aux « problématiques soulevées ». De leur côté, les protestataires rappellent que leur mobilisation s'est cristallisée en ligne après une série de manifestations à Agadir mi-septembre, dans le sillage du décès de huit femmes enceintes à l'hôpital public lors d'accouchements par césarienne, un drame qui a contribué à radicaliser les critiques sur l'accès et la qualité des soins. Alors que les rassemblements entrent dans leur deuxième semaine, l'équation reste ouverte : les autorités mettent en avant l'option d'un canal de négociation et la nécessité de maintenir l'ordre public, tandis que Gen Z 212 entend pérenniser une mobilisation pacifique et structurer ses revendications autour de l'emploi des jeunes, de la gouvernance locale et du redressement des services publics. La capacité des deux parties à institutionnaliser le dialogue et à délivrer des réponses rapides et vérifiables sera déterminante pour la suite du mouvement. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!