La saison de la récolte des dattes, a démarré dans plusieurs oasis du gouvernorat de Kébili, avec des perspectives prometteuses sur le plan de la qualité et de la quantité de la production. Toutefois, les agriculteurs expriment leurs craintes face à la difficulté d'écouler la récolte, en raison de la baisse des prix proposés et de l'absence d'un cadre organisé pour la commercialisation. Une récolte de qualité exceptionnelle Dans la région de Ghlissia El Gdara (Kébili-Sud), plusieurs agriculteurs soulignent que la récolte actuelle se distingue par une bonne taille des dattes, l'absence de maladies et la quasi-disparition des fruits non fécondés. Grâce aux efforts de protection (filets, bâches plastiques, traitements préventifs), les oasis n'ont pas enregistré de pertes liées aux aléas climatiques ni à l'acarien de la poussière. Coûts élevés et prix dérisoires Malgré cette qualité, les agriculteurs se plaignent d'un marché peu clair. Les prix proposés dans le cadre de la « vente sur pied » oscillent entre 2000 et 3000 millimes le kilo, des montants jugés insuffisants au regard des coûts de production élevés : entretien du sol, pollinisation, traitements, irrigation et main-d'œuvre. À elle seule, la prise en charge d'un palmier peut atteindre 100 dinars par saison. Appel à une intervention de l'Etat Les producteurs réclament une intervention de l'Etat pour réguler les prix et protéger la filière contre les pratiques spéculatives. Ils insistent aussi sur la nécessité de créer un Office national des dattes pour encadrer la commercialisation et défendre les intérêts des agriculteurs. Un secteur vital pour l'économie locale Selon Mohamed Ben Abdelatif, chef de la division de la production végétale à la délégation régionale du développement agricole de Kébili, les prévisions pour cette saison dépassent 290 000 tonnes, dont environ 280 000 tonnes de Deglet Nour, contre 250 000 tonnes en 2024. Il souligne que les indicateurs de qualité sont très positifs, grâce aux efforts conjoints des agriculteurs et des autorités régionales qui ont mobilisé des fonds pour la lutte phytosanitaire. Le secteur des dattes, véritable colonne vertébrale de l'économie du Nefzaoua, reste un moteur essentiel de la croissance locale. Les agriculteurs, qui ont redoublé d'efforts pour garantir une récolte saine et abondante, appellent à une juste valorisation de leur travail à travers des prix adaptés et équitables. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!