The liveblog has ended. No liveblog updates yet. L'économiste tunisien Ridha Chkoundali a publié une analyse détaillée du nouvel article 55 du projet de loi de finances 2026, qui introduit un avantage fiscal pour l'importation ou l'achat local d'une voiture neuve ou d'occasion au profit des familles résidentes. Si le dispositif semble attractif sur le papier, l'expert estime que ses conditions d'accès sont si strictes qu'il restera inaccessible pour la grande majorité des ménages. Selon le texte, la voiture bénéficiant de l'exonération doit répondre à plusieurs critères : * Âge maximal de 8 ans au moment de l'achat, * Cylindrée ne dépassant pas 1 700 cm3 pour les moteurs diesel, 1 400 cm3 pour l'essence, ainsi que les véhicules électriques ou hybrides, * Interdiction de revente avant 5 ans. Qui peut en profiter ? L'avantage ne peut être accordé qu'une seule fois dans la vie à une famille composée du père, de la mère et des enfants de moins de 18 ans. Mais surtout, ce ménage : * ne doit pas posséder une voiture de moins de 8 ans, * ne doit jamais avoir bénéficié d'une voiture populaire, * doit disposer d'un revenu brut inférieur à 10 fois le SMIG pour un parent, ou 14 fois le SMIG pour le couple. En pratique, cela restreint considérablement le nombre de familles éligibles. Trois mécanismes possibles pour financer l'opération Le texte prévoit que l'achat soit financé par : 1. une hébe provenant d'un Tunisien à l'étranger, 2. la dotation touristique, 3. ou une autorisation d'achat de devises délivrée par la Banque centrale. Un dispositif très long à activer L'entrée en vigueur est fixée à juillet 2026, avec un délai maximal de trois mois pour obtenir la réponse du ministère concerné. Une fois l'autorisation accordée, la famille dispose de deux ans pour finaliser toutes les démarches : obtention des devises, importation et immatriculation. Selon Chkoundali, ces délais, cumulés à la complexité administrative, réduisent fortement les chances d'aboutir. Un plafond qui bloque l'accès à beaucoup de familles Même pour les ménages qui rempliraient toutes les conditions, une autre restriction risque de tout compromettre : le nombre de voitures bénéficiant de l'avantage ne peut pas dépasser 10 % du total des véhicules importés annuellement. L'économiste précise qu'une erreur de rédaction dans l'article (« ne peut être inférieur à 10 % » au lieu de « ne peut dépasser ») sera certainement corrigée, mais le sens reste clair : seule une petite minorité pourra réellement profiter du dispositif. Quels coûts pour l'Etat ? La fiscalité applicable est limitée : * 10 % de droit de consommation, * 7 % de TVA, * exonération totale pour les voitures électriques et hybrides. Mais Chkoundali estime que l'impact sur les finances publiques et sur le commerce extérieur sera quasi nul, car le nombre de bénéficiaires sera très faible. « Un rêve inaccessible pour la plupart des Tunisiens » Pour l'économiste, ce nouvel article ressemble davantage à une mesure symbolique qu'à un véritable soutien à la classe moyenne : « Ce chapitre fera rêver les familles tunisiennes, mais elles ne pourront pas l'atteindre. Les conditions sont si élevées qu'il s'agit d'un mirage », conclut-il. Selon lui, le dispositif est trop restrictif, trop lourd administrativement et trop limité en volume pour représenter un changement réel pour les ménages ou pour l'économie. Abonnez-vous à la newsletter quotidienne Tunisie Numérique : actus, analyses, économie, tech, société, infos pratiques. Gratuite, claire, sans spam. Chaque matin Veuillez laisser ce champ vide Vous vous êtes bien abonné.e à notre newsletter ! Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!