Washington et Moscou n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le bouclier antimissile avant le sommet de l'Alliance. Vladimir Poutine n'ira probablement pas au sommet de l'Otan à Chicago les 20 et 21 mai 2012. C'est Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Alliance, qui l'a annoncé. Officiellement, le premier ministre russe est bloqué «par un emploi du temps intérieur très chargé». Officieusement, celui qui s'apprête à redevenir président début mai a refusé de lever le blocage de son pays vis-à-vis du bouclier antimissile de l'Otan, qui doit entrer dans une nouvelle phase à Chicago. Lancée au sommet de Lisbonne en 2010, l'idée d'étendre la défense antimissile de la protection des théâtres d'opérations à celle des territoires et des populations est devenue l'un des principaux sujets de discorde entre Moscou et Washington. Elle a contribué à remettre en cause le «reset», le «redémarrage des relations» américano-russes promis par Barack Obama lorsqu'il est arrivé à la Maison-Blanche. Le développement de la prolifération nucléaire et les progrès technologiques qui permettent aux adversaires potentiels des Etats-Unis d'augmenter la puissance de leurs missiles et l'allonge de leurs lanceurs ont poussé Washington à compléter son système de défense. Formé d'intercepteurs, de radars et de bateaux, le nouveau bouclier doit être installé en Europe, dans des pays (Pologne, Roumanie, Turquie, Espagne) qui se trouvent sur le trajet des projectiles pouvant venir d'Iran ou de Corée du Nord.