L'ancien président égyptien Hosni Moubarak, 84 ans, a été condamné samedi 2 juin 2012, à la prison à vie pour le meurtre de manifestants durant la révolte de 2011, a annoncé le président du Tribunal dans son verdict. Hosni Moubarak, allongé sur une civière derrière les barreaux du box des accusés et portant des lunettes noires, est resté impassible à l'énoncé du verdict, comme durant toute l'audience. Il avait plaidé non-coupable lors de son procès, qui avait débuté le 3 août 2011. L'ex-raïs égyptien était le premier dirigeant emporté par le Printemps arabe à comparaître en personne devant la justice. Habib El-Adli, l'ex-ministre de l'Intérieur de Moubarak, a également été condamné à perpétuité alors que six anciens hauts responsables des services de sécurité égyptiens ont été acquittés. De brefs heurts ont éclaté à l'intérieur de la salle d'audience après l'énoncé de l'acquittement. Les condamnés ont le droit de faire appel. Le verdict intervient entre les deux tours de l'élection présidentielle, qui doit mettre fin à une période de transition tumultueuse et émaillée de violences meurtrières. Ce scrutin, qui s'est tenu pour la première fois depuis des décennies librement et sans intimidations, est l'un des changements majeurs connus par le pays depuis la “révolution du 25 janvier” 2011 et l'incarcération de Hosni Moubarak en avril de la même année. Les islamistes des Frères musulmans, longtemps interdits et régulièrement cibles de vagues d'arrestations sous le régime déchu, sont aujourd'hui la première force politique du pays après avoir remporté les législatives. Leur candidat à la magistrature suprême, Mohammed Morsi, affrontera au second tour les 16 et 17 juin le dernier Premier ministre de Moubarak, Ahmad Chafiq.