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Tunisie: Lecture dans les émeutes et événements de juin
Publié dans Tunisie Numérique le 16 - 06 - 2012

Les Tunisiens sont inquiets et désemparés face à la montée de la violence, à la dérive sécuritaire et au délitement de l'Etat, et pour la première fois depuis la Révolution, les Tunisiens ont peur et se sentent menacés dans leur intégrité physique, ils ont peur pour leurs biens, ils ont peur pour la Tunisie.
Ils assistent impuissants à la montée des périls et constate que le Gouvernement n'assure plus sa mission régalienne de protection des personnes et des biens, ils constatent que le Gouvernement continue à rester silencieux face à la violence des salafistes et des bandits, au contraire il continue à prôner la patience aux forces de l'ordre et à dire que le seul choix c'est le dialogue avec ceux qui ne sont pas pour le dialogue et ne cherchent qu'à imposer leurs convictions par la violence et à se substituer aux institutions légales pour changer le mode de vie des Tunisiens.
Qu'est ce qui s'est passé pour qu'en l'espace d'une nuit, c'est toute la Tunisie qui brûle du nord au sud d'est en ouest et que devant l'ampleur des destructions, des dégâts et des violences, le Gouvernement décide l'instauration du couvre-feu ?
Chronologie d'un désastre annoncé:
Le prétexte c'est une exposition de peinture, un huissier notaire vient, le dernier jour de l'exposition, demander aux organisateurs de retirer des tableaux qu'il a trouvés inconvenants ? il prend des photos et s'en va les montrer dans des mosquées salafistes et aux associations religieuses (selon ses dires) pourquoi aux associations religieuses et non à la police ou à la justice ?
Puis au journal télévisé le «ministre» des Affaires Religieuses vient s'indigner et stigmatiser les artistes qui ne respectent pas les sentiments religieux des Tunisiens, irrespect symbolisé par des œuvres prétendument présentes dans une exposition qu'il n'a pas vue, ce ministre par ailleurs prédicateur salafiste, ferait mieux de rendre les mosquées à leur fonction première: la prière , et non lieu de prêches wahabites et d'appel à la sédition, pour au moins 400 d'entre elles selon ses propres dires. Que vient faire un ministre des Affaires religieuses pour parler seul, sans contradicteur, d'une exposition au journal télévisé ??? Il faut croire que le sit-in des partisans d'Ennahdha devant le siège de la télé a été productif !
Dans la nuit du lundi au mardi 12 juin 2012, le pays s'embrase « spontanément » de la Marsa à Jendouba de Bizerte à BenGuerdane et dans divers quartiers populaires de la capitale, où des centaines de «citoyens» armés de cocktails molotov, d'armes blanches sont descendus défendre les valeurs sacrées de l'Islam contre les mécréants en s'attaquant aux représentants de l'ordre, en brûlant des postes de police, des tribunaux, des facultés de beaux arts, des bars et des sièges de partis de l'opposition et de l'UGTT ! ( seul l'opposition et l'UGTT) comme quoi rien n'est spontané en politique ni fortuit !
Devant l'ampleur des dégâts, de l'émoi du peuple tunisien et son indignation et les réactions négatives à l'étranger, le ministre de l'Intérieur se fend d'une déclaration attribuant la responsabilité des violences à des artistes et à la gauche laïque (entendez mécréante) qui ont blessé les sentiments religieux des Tunisiens qu'ont exploité les résidus du RCD et les contre-révolutionnaires pour manipuler les jeunes salafistes !
Puis la machine de propagande d'Ennahdha s' emballe, ce sont Dilou et les ministres de la Culture et des Affaires Religieuses qui reprennent, dans un premier temps, le même argumentaire, puis vient le tour de Ghannouchi « Radhia allahou anhou» qui enfonce le clou pour appeler à une manifestation pour la défense de la religion , et enfin le communiqué des trois « Présidents » qui justifient les violences par le comportement irresponsable des peintres et les ennemis de la Révolution devant la réussite du Gouvernement dans le redressement de la situation(sic) et d'appeler au dialogue, toutes les sensibilités de la société tunisienne, faut il rappeler que deux d'entre eux sont des anciens membres de la ligue des droits de l'homme ! (c'est vrai, pour les strapontins octroyés par Ennahdha, il y a longtemps qu'ils ont oublié cette qualité) sinon comment acceptent-ils de justifier l'injustifiable ?
Comment peut on renvoyer dos à dos des peintres, même si l'on n'aime pas ce qu'ils font, et des criminels ?
Comment qualifier ces actes sinon de criminels et terroristes, quelle relation y a-t-il entre la défense de la foi et la destruction de postes de police, de tribunaux, de sièges de partis...
Par ailleurs, la montée en puissance de la violence , la diversification des cibles, la simultanéité des actions dans diverses villes du pays et la coordination entre les groupes, l'utilisation de cocktails Molotov et d'armes, démontre que les actions étaient planifiées et préméditées et répondaient à un agenda précis et suppose toute une logistique derrière et qu'avec ou sans exposition ces actes auraient été perpétrés même si l'exposition n'avait pas existé , est ce pour obéir à l'appel de Dhawahiri ou pour s'affranchir de la tutelle d'Ennahdha et la défier ?
Les salafistes , comme tous les citoyens, ont le droit de protester mais ils n'ont pas le droit de recourir à la violence et à la destruction des biens privés et publics et à vouloir imposer aux Tunisiens un mode de vie qui leur est étranger .... Normalement dans un Etat de droit ces actes sont sévèrement punis
Ennahdha , en tolérant ces dépassements qui portent atteinte aux biens des personnes et à leur intégrité physique va les pousser à s'armer pour se défendre, (d'ailleurs, dans plusieurs régions, ils ont déjà commencé à le faire) ce qui conduirait le pays vers une guerre civile.
Qui les a mandaté pour protéger l'Islam ?
Non messieurs les salafistes et les Nahdhaouis et autres tartuffes, vous n'avez pas le monopole de la foi ! Tous les Tunisiens sont musulmans et n'ont pas de problème d'identité ne nous ressortez pas à chaque fois que vous-vous trouvez en difficulté, le même stratagème (Nessma, Ettounousia, Le Coran de Ben Guerdane et les Tags de la mosquée...) pour détourner le peuple tunisien de ses vrais problèmes et essayer de le diviser au lieu de le rassembler.
Les vraies raisons et explications à ces violences :
D'une part, les autorités continuent à appliquer la politique des deux poids deux mesures, promptes à jeter en prison le directeur d'un journal, avec une célérité inouïe, pour la publication d'une photo qu'on a trouvée un peu osée, à tabasser sans ménagements, les demandeurs d'emplois ou les blessés de la Révolution venus revendiquer leurs droits, ou ceux qui sont venus manifester pacifiquement les 9 avril et 20 mars ! mais magnanimes et indulgentes avec les auteurs d'occupations illégales des universités (Manouba, Kairouan..) des agressions contre les doyens, professeurs, journalistes, ou profanateur du drapeau national, ceux-la restent impunis ou sont condamnés à des peines légères !
Ce sont nos fils et ils me rappellent ma jeunesse dit Ghannouchi, ils ne viennent pas de Mars rétorque Jebali, quand on leur demande la raison de tant d'indulgence, indulgence et passivité qui donnent des ailes aux salafistes et les poussent à plus d'audace et d'outrecuidance.
C'est cette politique de l'impunité dont a bénéficié les salafistes qui est à l'origine des incendies (fort de Kélibia, postes de police, tribunaux, bars, maisons de la culture, sièges de partis politiques de l'opposition, l'UGTT, à quand les autodafés, quand vont-ils terroriser les estivants et les touristes ?
En fait les responsables d'Ennahdha continuent à privilégier les intérêts de leur parti au détriment de ceux de la patrie, en effet les salafistes sont leurs alliés ou leur bras armé, ils ont en besoin, il faut donc les ménager !
D'autre part, il est devenu clair pour tous les Tunisiens, que le Gouvernement , chaque fois qu'il fait face à des difficultés qu'il ne peut résoudre, au lieu de chercher à calmer le jeu, à rechercher le consensus, ne cesse d'inventer et de créer des problèmes, de les instrumentaliser pour faire diversion et détourner l'attention du peuple de ses vrais problèmes, que les partis au pouvoir donnent l'impression par leurs agissements et leurs déclarations qu'ils n'ont pas l'intention de se plier aux exigences de l'étape transitoire rompant avec les impératifs du consensus qu'exige la transition, Ennahdha, et ses complices cherchent par tous les moyens, sous couvert de légitimité électorale, à assoir leur pouvoir malgré la résistance et l'âpreté des protestations des régions. Les ministres se comportant en hommes de parti et non en hommes d'Etat et travaillent pour réaliser les objectifs de leur parti et non ceux de la Tunisie, auraient ils oublié qu'ils ont prêté serment ?
Ainsi et après ces émeutes qui se souvient et qui parle de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par Standard&Poor's, qui estime que le Gouvernement est incapable de redresser la situation ! Qui demande des explications au Gouvernement sur les résultats catastrophiques de la situation économique, qui parle de la situation des martyrs et des blessés de la Révolution, qui parle de la rédaction de la Constitution où l'on est encore au projet de préambule huit mois après les élections du 23 octobre ?
Qui demande des comptes ou réclame la démission du ministre pour les fuites au bac ?
Qui parle du rapport de Crisis Group, think tank de diplomatie internationale, qui estime dans son dernier rapport sur la Tunisie que le mauvais rendement du pouvoir en place est à l'origine de la dégradation de la situation «le Gouvernement est pour le moment incapable de redresser la situation de l'emploi, de juguler la corruption, et d'étouffer les violences et la prolifération des réseaux de contrebande, la multiplication des sit-in » ...
Qui demande des comptes sur les mesures prises pour réduire l'ampleur de la crise économique qui frappe toutes les couches de la société, sur ce qui a été fait pour tendre vers l'équilibre régional, améliorer le pouvoir d'achat, et qui demande à quand la présentation d'une feuille de route claire de la transition démocratique ?
La Tunisie est en danger, les objectifs de la Révolution pour lesquels tant de jeunes sont morts ou ont été blessés pour permettre aux militant d'Ennahdha de recouvrer la liberté et d'être au pouvoir: ce sont la liberté, la dignité, un travail pour tous et l'équilibre et l'équité régionale, non la mise en place d'un Etat religieux, ni l'utilisation du pouvoir pour changer le mode de vie des Tunisiens par un autre qui leur est étranger !
La Tunisie n'a ni pétrole ni ressources minières, elle a besoin pour créer des richesses et des emplois, de tourisme , d'exportation et d'investissements étrangers et locaux or ces trois activités ont besoin de confiance, cette confiance qu'on met des années à instaurer peut être vite perdue, messieurs du Gouvernement privilégiez votre patrie à votre parti pour restaurer cette confiance en revenant à l'esprit consensuel et en abandonnant l'esprit hégémonique, et la paix des cœurs et des esprits reviendra et la confiance et la croissance également !


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