Une marche de protestation a eu lieu le 16 août 2012, au Kram banlieue nord de Tunis, organisée par les jeunes nahdhaouis partisans de la campagne #Ekbes en dénonçant le retour des Rcdistes sur la scène politique tunisienne. En effet, cette marche s'est dirigée vers le palais présidentiel de Carthage pour adresser une lettre ouverte à Moncef Marzouki, président provisoire de la République. Certains manifestants ont affirmé que jusqu'à l'heure actuelle, les anciens Rcdistes gouvernent le pays, et que c'est le moment de les éloigner définitivement de la scène politique. Les jeunes nahdhaouis condamnent le recyclage des RCDistes par Ennahdha ! La campagne Ekbes a été lancée pour dénoncer la réhabilitation de certains Rcdistes dans la vie politique actuelle, malgré que leur parti ait déjà nommé certains visages connus du RCD dans des postes importants dans l'appareil de l'état tunisien ( Chedly Ayari, Habib Essid, Nejib Ouerghi...) Donc peut-on conclure que la manifestation du 16 août était totalement spontanée de la part des jeunes nahdhaouis et qu'il s'agit vraiment d'une action démocratique normale ? Ou doit-on au contraire conclure qu'il s'agit d'un rideau de fumée crée par le mouvement Ennahdha pour donner l'impression qu'elle accepte de façon démocratique les différences d'opinion et les courants différents au sein de son propre parti ? Les arguments de cette thèse sont les suivants : Aucun incident n'a eu lieu au cours de cette marche avec les forces de sécurité, de plus, l'un des représentants de la Présidence est immédiatement apparu devant le palais pour recevoir la lettre ouverte des manifestants. C'est la première fois qu'on voit une telle bonne volonté de la part des autorités d'écouter les revendications des manifestants. Les amis et les ennemis ne sont pas sur un pied d'égalité pour le gouvernement ! Ce qui parait étrange, que durant les affrontements à Sidi Bouzid aucun membre du gouvernement n'était présent sur place pour discuter avec les manifestants. et même lors lorsque Hamadi Jebali chef du gouvernement provisoire et Moncef Marzouki ont accueilli une délégation de sidi Bouzid, une grande polémique a eu lieu sur leurs appartenances politiques. Et comme par un étrange hasard les attaques salafistes reprennent sur le territoire tunisien avec une intensité redoublé (incident de Bizerte, annulation du spectacle lotfi Abdelli…) Et remarquant que le discours officiel tenu par le gouvernement provisoire , est très indulgent vis-à-vis des salafistes et très insultant vis-à-vis des manifestants de Sidi Bouzid. Ces incidents illustrent bien le double discours et le double visage d'Ennahdha qui dans certains cas bien choisi projette une image apparemment démocratique et dans d'autre cas projette une image répressive et sectaire.