Tactique classique, mais habile, celle empruntée aujourd'hui à la séance plénière de l'ANC consacrée à l'audition du Ministre de l'intérieur, et concernant les insuffisances relevées dans la gestion par ses agents de l'attaque de l'ambassade américaine, le 14 septembre à Tunis, et qui s'était soldée rappelons le, par cinq décès et des dizaines de blessés outre des dégâts matériels considérables. La faute essentielle qui était reprochée au ministre, est un défaut flagrant au niveau du commandement des opérations, qui a été légitimement rattaché par les observateurs aux multiples révocations des hauts cadres du département entreprises par Larayedh, dans le cadre d'une cure « d'assainissement » des corps des forces de l'ordre. Redoutant de le voir épinglé sur ce chapitre, les membres de son parti présents dans la salle ont pris les devants en déviant les débats vers les dossiers de corruption au sein du ministère, et le problème de la fameuse police politique. Ce qui a permis au ministre acculé, de rebondir sur ces questionnements pour revendiquer la légitimité de ce qu'il avait entrepris comme purges dans le commandement de ses troupes. De ce fait, les autres élus qui projetaient de le blâmer d'avoir réduit à néant les compétences passées des forces de la police, se sont retrouvés embarrassés de prendre, en quelque sorte, la défense de tels « corrompus ».