Pourquoi tant de haine, tant d'agressivité envers l'UGTT ? Qu'est ce qui peut motiver tout cet acharnement et ce harcèlement ? Qu'a donc fait l'UGTT pour susciter cette punition ? L'UGTT a osé, et elle doit payer ! Elle a osé défier le gouvernement à Siliana ! Et alors, dirait-on ? Eh bien non, on ne défie pas le gouvernement de cette façon, trop visible, trop criarde et surtout trop médiatisée ! Le coup de Siliana, le gouvernement n'est pas prêt de passer l'éponge dessus. Se faire malmener de la sorte, devant les regards du monde entier. Se faire acculer dans ses derniers retranchements par une poignée de têtus, qui arrivaient sans peine à drainer les foules. Se retrouver aux abois et obligé de recourir au reflexe de la répression sauvage. Se retrouver avec des blessés et des victimes sur les bras, et tout cela dûment filmé par les TV internationales. Se faire, pour cela tirer les oreilles par des instances internationales... Il faudra qu'ils payent pour ça. Et ils croyaient que c'était facile de faire payer quelqu'un quand on fait dans la sous-traitance, ou plutôt, dans la sous-sous-traitance. Quand on a derrière soi un parti et qu'on veut absolument faire avaler aux gens qu'il ne faut pas faire d'amalgame entre parti et gouvernement, et surtout quand ce même parti dispose d'une armée de l'ombre, qu'il soutient et qu'il chérit, tout en clamant qu'il ne la connait ni d'Eve ni d'Adam. Donc c'était, en théorie, facile de punir l'UGTT et de lui montrer sa soi-disant vraie valeur. Mais c'était sans compter sur la vigilance et l'éveil (parfois exagéré) du citoyen en rapport avec les problèmes politiques du pays, et c'était, apparemment sous-estimer la réelle puissance de la centrale syndicale, et de ses soutiens, notamment de certains partis de gauche. Alors, maintenant du moment qu'on y est, que faire ? Avancer vers la confrontation de rue, ou au contraire reculer et prôner le dialogue et le compromis, alors que toutes les cartes ont été jetées et que les intentions profondes sont désormais exposées au grand jour ?