Dans la basse-cour qui nous sert d'Assemblée Nationale, y règne une ambiance animalière : Peu importe qu'ils soient de droite ou de gauche, car nos élus ont une politique commune : celle de l'autruche. Alors dans cette basse-cour, on y passe volontiers du coq à l'âne, avec des débats sans queue ni tête, alors que la Constitution, elle, s'écrit à une allure de limace. La Troïka a mis la charrue avant les bœufs, pendant sa campagne électorale, et si aujourd'hui la charrue ne veut plus avancer, c'est parce que les bœufs ont été mangé par le peuple pour se rassasier de cette faim de loup qui frappe la Tunisie depuis les minces récoltes du printemps arabe. Les opposants, quant à eux, ont des chevaux, mais n'ont pas de charrue à faire avancer, alors ils montent sur leurs grands chevaux, quand ils dénoncent le gouvernement et crient à en perdre la voix et la respiration, noyant la basse-cour dans leurs larmes de crocodile et leurs postillons de colère Quoi qu'il arrive rien ne changera, car le gouvernement est têtu comme une mule et reste un fervent croyant en ce proverbe qui dit : « La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe d'Ennahdha. ». Et les opposants se sont rendus compte petit à petit, que dans une République bananière, il était inutile de perdre son temps à convaincre un singe que les fraises sont plus délicieuses que les bananes ! Alors la violence a commencé à faire de l'escalade en Tunisie et les partis politiques lui ont fait la courte-échelle. Dans la loi de la jungle, la loi est celle du plus fort, les salafistes deviennent le bouc…émissaire et Béji ne sort plus sans ses gorilles. Et le dindon de la farce, au bout du compte, c'est qui ? C'est le Tunisien. Mais dans toute cette cacophonie animalière que devient la Tunisie, Ennahdha et l'UGTT n'ont pas toujours été comme chien et chat, en témoigne cette ancienne vidéo de Jebali, qui réconforte l'UGTT de Abdeslam Jrad : « via Business News » Et « l'Actu » de cette semaine tourne principalement autour du bras de fer entre syndicat et gouvernement. ----- Le seul contre-pouvoir crédible qui reste face à la Troïka est l'UGTT. Le syndicat, sali par ses années de collaboration avec l'ancien régime, tente de s'offrir une nouvelle virginité en faisant payer le prix fort à ceux qui tenteraient de l'en empêcher. Vient ensuite cette goutte d'eau qui a fait débordé le vase. Le jour de la commémoration de l'assassinat de Farhat Hached. La Ligue des Justiciers Protecteurs de la Révolution, jadis déguisée en Salafiste, est venue en masse, pour prôner l'assainissement de l'UGTT. Chose que le syndicat a très peu appréciée : on ne choisi pas un anniversaire pour dire à quelqu'un qu'il souffre d'une grave maladie, même si cette dernière est un secret de polichinelle. Les esprits se sont vites échauffés. Les militants de gauche n'ont pas résisté à la provocation et ont chargé dans la foule, eux qui jadis prônaient « l'ouverture d'esprit » se sont retrouvés à « ouvrir des crânes ». Après les affrontements, chaque partie a endossé le costume de la victime. Rached Ghannouchi a demandé la fouille imminente des locaux de l'UGTT qui pourraient cacher des armes. Dans le fond de la pensée de Ghannouchi, Les bâtons avec les quels les militants de l'UGTT ont attaqué les autres manifestants, seraient en fait, les bâtons que met l'UGTT dans la roue de la transition démocratique ! ----- Ennahdha s'engage dans un bras de fer avec ses hommes de « mains » que Samir Betaïeb énumère sur le plateau de Moez Ben Gharbia : Les militants d'Ennahdha s'engage dans un bras de fer avec l'UGTT mais ils semblent oublier que leurs mains sont trop occupées à applaudir leur gouvernement. De son coté, l'UGTT s'y engage avec une main « gauche ». ----- Toujours est-il que le résultat des courses coûte très cher à la Tunisie : Après les grèves régionales organisées à Sfax, Kasserine, Sibi Bouzid et Gafsa, la grève générale est déclarée pour le 13 décembre. Mais ces derniers temps, il n y a pas que la grève qui est générale en Tunisie, l'amnésie l'est aussi : Historiquement, une grève générale est un évènement marquant dans l'histoire d'un pays : - Dans un pays démocratique - la France par exemple - la dernière grève générale date de mai 1968, et avait couté la démission de Charles de Gaule et une remise en question structurelle dans le fonctionnement de la Vème République. - Dans un pays sous le joug de la dictature, comme le fut la Tunisie durant le fameux « Jeudi Noir » de 1978, la grève générale avait couté la vie de plusieurs dizaines de citoyens. Devrons nous attendre le 13 décembre pour découvrir de quel bord est la nouvelle Tunisie ? ----- Voici l'UGTT déguisée en Bella et Ennahdha en Emmet - Pour les amoureux de Twilight :