Emeutes, puis répression, puis victimes, puis enterrements, puis manifestations, puis re-répression... A ne plus en finir. Voilà à quoi se résume la situation en ce dimanche, à Port Saïd, ville martyr du Nord de l'Egypte. Le début remonte à l'année dernière, quand, un simple match de football se transforma en hécatombe, suite à l'invasion de la pelouse par des « individus suspects » qui semèrent la panique et la désolation. Bilan : des dizaines de morts. L'enquête permit l'arrestation de plusieurs suspects, qui ont été transférés à la justice. Hier, au cours de l'audience du tribunal, le verdict fit l'effet d'une bombe. 21 condamnations à la peine capitale. S'en suivit alors un mouvement de protestation au sein des familles des condamnés qui se sont ruées vers la prison de la ville pour extraire leurs enfants. Ce mouvement a été violemment réprimé par les forces de l'ordre, ce qui a dégénéré en émeutes généralisées touchant toute la ville et se soldant par plus de trente morts. Ultime épisode, aujourd'hui, à l'occasion des funérailles des victimes, quand le cortège s'en prit aux forces de l'ordre stationnées sur le trajet vers le cimetière, par des jets de pierres et des insultes vociférées à l'encontre de Morsi, le président islamiste controversé de l'Egypte. Les forces de l'ordre ripostent par des tirs de grenades lacrymogènes puis par des tires de sommation et enfin par des salves de balles réelles. La mêlée s'est soldée par un nouveau nombre de blessés, dont certains en état grave.