Il a été donné aux observateurs de la scène médiatico-politique tunisienne durant ces dernières vingt quatre heures d'assister à une véritable mise à mort de Moncef Marzouki, président tunisien provisoire. Il y a d'abord eu, Taher Ben Hassine, son compagnon d'exil, et confident des années « de plomb » quand il peinait pour vivoter dans sa résidence parisienne, et rencontrait beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts entre son salaire de misère de médecin et les maigres chèques qu'il percevait de certains Emirat et leur chaine TV. Taher Ben Hassine n'hésita point à dépeindre son ami d'antan comme un malade mental, tout comme ses coéquipiers du CpR, a-t-il précisé. Il a même parlé de la fixation maladive qu'il faisait autour de ses vœux secrets de devenir président de la Tunisie. Puis vint le tour de Slim Bagga, opposant de Ben Ali et journaliste de son état, qui était installé à Paris et qui a assuré que Marzouki n'y a jamais été en exil, et qu'il pouvait et se permettait de rentrer quand çà lui chantait, sans pour autant être inquiété outre mesure par la police de Ben Ali. Bagga a même glissé dans ses déclarations des insinuations quant aux liens qu'entretenait Marzouki à Paris avec les services de renseignement français. Finalement, c'est à Slim Riahi, patron de l'UPL qu'est revenu l'honneur de donner le coup de grâce à Marzouki, en déclarant que vu le rythme auquel évoluent les choses, il devenait évident que les prochaines élections ne sont pas pour demain. Et que dans cet état de choses, il devenait impératif et urgent d'écarter Marzouki et de le remplacer par Beji caïed Essebsi qui serait l'homme de la situation selon Riahi. C'est à se demander si ces différentes déclarations et leur timing tiennent du pur hasard, ou s'il ne s'agit pas d'un scénario préparé et orchestré pour braquer tous les projecteurs sur le locataire de Carthage, qui faisait tout pour se faire discret en faisant l'effort de se blottir dans son coin et de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Dans ce dernier cas, il devient clair que les jours de Marzouki à Carthage sont désormais comptés, et reste à savoir qui de Jebali ou de Caïed Essebsi sera l'heureux successeur.