Des affrontements ont éclaté dimanche à Ajdabiyae entre les forces kadhafistes et les rebelles qui tentent de défendre ce “verrou” stratégique contrôlant l'accès à l'Est libyen. Les forces de Mouammar Kadhafi auraient progressé vers le centre de la ville. Samedi, les kadhafistes avaient repoussé à coups de canon les rebelles en direction de la ville, malgré de nouvelles frappes de l'OTAN et à la veille d'une nouvelle mobilisation diplomatique pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu. Dans la nuit de samedi à dimanche, le comité de médiateurs de l'Union Africaine (UA) pour la Libye, réuni à Nouakchott, a réitéré son appel à “la cessation immédiate de toutes les hostilités” et évoqué une “période transitoire” pour l'adoption de réformes dans ce pays, en prélude à une visite dimanche à Tripoli. Comme en écho, le chef du Congrès Général du Peuple (Parlement), Mohamed Zwei, a annoncé samedi soir à Tripoli qu'un projet de constitution, en préparation depuis 2007, serait soumis à l'approbation des Libyens dès la fin de la crise. La rébellion a par avance rejeté toute idée d'un cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir de Mouammar Kadhafi ou de ses fils. Le Secrétaire Général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a estimé de son côté qu'il n'y avait “pas de solution militaire” au conflit et qu'il fallait une solution politique, dans une interview au magazine Der Spiegel. L'OTAN a annoncé pour sa part samedi soir qu'elle avait continué à frapper au cours des dernières 24 heures des dépôts de munitions et des armes lourdes des forces loyalistes, utilisés pour se réapprovisionner et bombarder Misrata, assiégée depuis un mois et demi. Dans un communiqué, le général Charles Bouchard, chef de ces opérations, a ajouté que l'OTAN a aussi “détruit un nombre important” de chars dont certains participaient “au bombardement indiscriminé de Misrata”. “Nous avons observé des exemples horribles où les forces du régime ont délibérément placé leurs systèmes d'armement près des civils, dans leurs maisons et même dans des lieux de culte”, a-t-il affirmé. “Des troupes ont été observées alors qu'elles se cachaient derrière des femmes et des enfants. Ce genre de comportement viole les principes de la loi internationale et ne sera pas toléré”, a déclaré le général Bouchard. Samedi, un navire affrété par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a accosté dans cette ville, la troisième du pays, avec à son bord des fournitures médicales pour soigner 300 blessés. L'UE se prépare à lancer une mission militaro-humanitaire pour aider la population assiégée de Misrata.