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Tunisie – Terrorisme : « trop, c'est trop ! », s'insurge Tahar Belkhodja
Publié dans Tunisie Numérique le 16 - 02 - 2014

Toute la Tunisie s'est réveillée ce dimanche 16 février, avec un sentiment d'effroi, mêlé d'amertume, à l'annonce de la tuerie qui a été perpétrée, par des terroristes, cette nuit et qui a fait quatre victimes, dont trois agents des forces de sécurité intérieure. Pourtant, le tunisien semblait depuis quelques jours, reprendre confiance, et reprendre goût à la vie, surtout, après les récentes réussites des forces de l'ordre dans l'éradication de cellules terroristes dans le grand Tunis.
Ce sentiment, mêlé à une sorte de révolte intérieure, TunisieNumérique l'a ressentie chez Tahar Belkhodja, l'expert en sécurité auprès de qui, on voulait recueillir ses impressions sur ce qui s'était passé.
Il faut dire que Si Tahar Belkhodja a toujours considéré les agents de l'ordre comme ses propres enfants, et sa tristesse était aujourd'hui à son comble, et il contenait avec grand peine sa colère contre le système qui continue à sacrifier ses « enfants » sans pour autant réfléchir convenablement aux moyens d'arrêter cette hémorragie.
La source du problème :
Pour Si Taher, le phénomène du terrorisme en Tunisie a pris ses racines au moment de la révolution, quand les prisons ont été ouvertes laissant s'échapper des centaines de criminels dont la plupart courent toujours, et dont certains ont probablement rejoint le maquis des terroristes islamistes.
Comme si cela ne suffisait pas, Si Taher déplore que les décideurs à l'époque, ont cru bien faire en déclarant une amnistie générale qui aura permis, non seulement de libérer un grand nombre de dangereux terroristes, mais qui les a fait recouvrir leurs droits, et surtout les droits de tuer et de comploter contre l'Etat civil.
Des erreurs et un laisser aller « complices »
Depuis l'avènement de la révolution, Si Taher fait remarquer qu'il y a eu multiplication des erreurs d'estimation et de jugement, peut-être en rapport avec une certaine immaturité de l'équipe au pouvoir. Des erreurs qui ont, inéluctablement, conduit à l'état des choses que nous vivons actuellement.
Ainsi il y a eu, depuis, succession de quatre ministres de l'intérieur, et aucun d'entre eux n'a eu à cœur de se pencher sérieusement sur la gestion du « péril terroriste ». Pis encore, il pense qu'on a tout fait pour renforcer la pénétration de ce phénomène dans notre société, avec la dissolution de la section de la sûreté de l'Etat au ministère de l'intérieur, de même que la dissolution du RCD, dont les différentes cellules jouaient quand même un rôle certain de vigie. Il y a eu, aussi, l'ouverture du pays aux prédicateurs de tous bords, aux desseins plus sombres les uns que les autres. On a accueilli des chefs de guerre « diplômés » de Guantánamo. On a laissé se constituer des groupes comme Ansar Achariâa qu'on a laissé évoluer à son aise. On a poussé la perfection jusqu'à organiser des « stages pratiques » à notre jeunesse en l'embrigadant et en l'envoyant parfaire sa formation sur les fronts de Libye et de Syrie. On a ignoré les milliers de signes d'alerte qui parvenaient du Châambi, notamment, comme quoi, il ne fallait pas s'émouvoir de quelques jeunes qui s'adonnaient au sport dans la nature. On a aussi, et là çà devient plus grave, ignoré des courriers officiels de grandes agences d'intelligence prévenant de meurtres politiques... Et il sait qu'il en passe, Si Taher !
Pour l'expert qu'il est, Si Taher est convaincu que les évènements de cette nuit, témoignent du franchissement d'un autre cap par les terroristes qui commencent à s'attaquer aux civils et à investir les axes routiers. Et cet incident l'oblige, d'un autre côté, de constater l'absence totale de coordination entre les différents acteurs engagés dans la lutte contre le terrorisme.
Comment faudrait-il s'y prendre ?
Taher Belkhodja ne cache pas son mécontentement de l'absence de volonté politique de s'attaquer à ce mal, qu'est le terrorisme. Pourtant çà serait très simple, d'après lui, et « on ne va pas réinventer la roue » comme il se plait à le répéter. Il faut suivre l'exemple de ceux qui ont réussi avant nous dans ce genre de lutte, en allusion à l'expérience algérienne, entre autres.
Il faut impérativement unifier les efforts des différents protagonistes de cette lutte en créant un « pôle anti terrorisme » qui regrouperait les données, effectuerait des recherches, donnerait les ordres, et qui engloberait même la partie judiciaire des juges anti-terrorisme.
Il faudra aussi revoir les stratégies de la lutte contre ces groupes, qui ne peuvent être combattus que suivant leurs propres méthodes, et avec les quels les méthodes classiques de la police ne marchent pas.
Il faudra surtout repenser l'organigramme du ministère de l'intérieur, en individualisant un département à part, une sorte de « ministère de la sûreté », qui serait plus efficace dans ce genre d'opérations.
Mais essentiellement, et avant toute autre chose, Si Taher pense qu'il faudra assainir les corps sécuritaires de toute empreinte partisane, et créer une vraie police républicaine, non infiltrée, qui serve l'Etat sans aucune connivence avec quelque partie que ce soit. Et dans ce registre, Si Taher insiste qu'il faudra, obligatoirement, réinstaurer la confiance des citoyens, mais aussi des agents de l'ordre, en s'assurant qu'il n'y ait « plus » aucun lien entre ces terroristes et certaines parties de la scène politique du pays, ou avec de quelconques agendas internationaux ou régionaux.


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