Issam Dardouri, le président de l'association Sûreté et Citoyen, a animé ce vendredi à Tunis une conférence sur le thème : L'agent de sureté en Tunisie, entre le marteau des ordres et l'enclume des procès. Au cours de son intervention, Dardouri a estimé que le verdict du procès de l'affaire des martyrs et des blessés de la révolution n'a pas été équitable, dans la mesure où il a laissé sur leur faim, les proches des martyrs et des blessés. A ce propos, Dardouri soupçonne qu'il y a eu un « deal » quelque part pour clore le dossier sans pour autant mettre le doigt sur les vrais coupables de ces assassinats. Il a, par ailleurs, appelé à rouvrir le dossier des fameux Snipers, dossier qui renferme la clef des mystères qui entourent encore les évènements de la révolution de janvier 2011. Dardouri a déploré que les forces de l'ordre sont toujours en train de vivre les mêmes problèmes dans l'exécution de leur travail, quand ils sont appelés à exécuter des directives de la hiérarchie, et à en assumer, seuls, la responsabilité. Il a cité comme exemple, les dernières déclarations de Laârayedh, quand il a prétendu que le ministère de l'intérieur n'a jamais donné d'ordres d'utiliser la chevrotine à Siliana, laissant entendre que ce qui s'est passé n'est rien d'autre que de l'excès de zèle de la part des hommes de troupes, ouvrant de ce fait la voie aux détracteurs pour poursuivre les forces de l'ordre. Sur un autre volet, Dardouri a déclaré qu'il est convaincu qu'il y a des parties (en allusion à des partis politiques) qui ont infiltré les services de sécurité, et qui disposent de troupes qui commettent des actes de répression sans en avoir reçu l'ordre de la hiérarchie, mais plutôt des ces partis politiques. Il a, dans ce sens, promis que des actions en justice seront intentées contre ces services de la sécurité parallèle pour les inculper de complots contre la sûreté de l'Etat.