Une taxe sur le mariage, c'est timbrant comme mesure, digne d'un esprit tordu. Dans ce cas, les jeunes épouses fraichement mariées sont désormais tenues de placarder une vignette sur le front comme signe ostentatoire de paiement. Et pourquoi pas une taxe sur le « Thour » (circoncision), auquel cas les agents chargés de la vérification seraient obligés de mater les bijoux de famille des garnement pour s'assurer que leurs parents se sont bien acquittés de la redevance. Dans la même occurrence, on peut imaginer d'autres alternatives de même acabit pour piller le bon peuple dans les règles de l'art. Un impôt sur le divorce aurait fière allure par les sales temps qui courent. Encore pire, un impôt sur célibat constitue bien une fructueuse piste à explorer à fond. La saison de la chasse aux nouveaux couples ouvre ses portes! Pendant ce temps, les tunisiens nantis, du moins une bonne partie, peinards et intouchables, continuent de se la couler douce, de mordre à pleine dent dans la richesse nationale, d'engraisser les pattes pour contourner le droit . Entre fuite fiscale et bénéfice de la caisse de compensation, entre les écrans bancaires et les manœuvres de tricherie, ils élèvent des murailles sur lesquelles l'Etat de casse les dents et les reins. En revanche, il retrouve toutes ses griffes et ses plus prédateurs leviers quand il s'agit de ses commis, à savoir la population taillée en rondelles de la fonction publique. Aux dernières nouvelles, le salaire des fonctionnaires sera ponctionné d'une manière progressive de quelques journées de dure labeur. Et les autres catégories de la force de travail? Que nenni, personne n'en sera touchée! L'Etat paupérise les fonctionnaires pour subventionner les riches! Pas besoin d'avoir deux neurones pour plancher sur un tel plan de levée de fonds. Pourquoi se griller la cervelle pour concevoir tout autre programme de financement du budget de l'Etat. Les fonctionnaires sont là, sous la main, autant les scalper au nom d'un fumeux intérêt national. Gouvernement de technocrates? On en rigole à chaudes gorges. Plutôt un gouvernement de requins assoiffés de sang et non n'importe quel sang, l'effusion ne porte que sur les agents de l'Etat, c'est plus simple et moins couteux dès lors que leur rémunération est en otage. Il suffit au gouvernement de s'abaisser pour s'en servir et en ramasser la pactole qu'il veut. Un gouvernement de cannibales plutôt. La fonction publique est le dindon de la farce face aux tigres en carton et autres tocards de cet insondable et non moins anthropophage gouvernemen