Les deux cheikhs comptés sur le courant radical d'Ennahdha sont montés au créneau, en annonçant via les réseaux sociaux leur désapprobation et leur révolte contre les positions du parti qu'ils assimilent à de la soumission aux forces démocrates dans le pays. Habib Ellouze et Sadok Chourou, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, estiment que la direction du parti est en train de déraper, notamment en s'éloignant des décisions du conseil de la choura. Ils estiment que la décision de neutralité « affichée » annoncée d'Ennahdha au cours du premier tour des présidentielles ne reflète en rien le choix des militants qui avaient exigé de leur hiérarchie de lutter par tous les moyens contre le « retour des symboles de l'ancien régime ». L'ex député d'Ennahdha, S. Chourou, accuse son mouvement de mettre en péril « les acquis de la révolution » et de permettre le retour de la dictature. Il estime, par ailleurs, que cette position mitigée des dirigeants d'Ennahdha représente, en fait un soutien masqué à B C E. Et cette décision risque de faire éclater Ennahdha puisque d'autres leaders suivront Hamadi Jebali. Par ailleurs, Habib Ellouze a exigé une prise de position claire et précise d'Ennahdha en faveur de Marzouki, qui selon lui, reste l'unique « garant des acquis de la révolution ».